La Fondation Mondiale du Diabète estime que quelque 285 millions de personnes, soit environ 6 pour cent de la population adulte du monde, vivaient avec le diabète en 2010. Pour les types 1 et pour 27 pour cent des types 2. Cela signifie des injections quotidiennes d’insuline, chose qui peut être inconfortable et peu pratique. Comme la plupart des gens préfèrent avaler une pilule que de se faire vacciner, les chercheurs ont essayé de développer une forme orale d’insuline.
Cependant, cela s’est avéré difficile parce que l’insuline est une protéine qui se décompose dans l’estomac et les intestins. Aujourd’hui, une équipe de chercheurs de l’Université Curtin en Australie a trouvé un substitut d’insuline pour traiter le diabète par voie orale. Ils espèrent ainsi pouvoir aider les diabétiques ne supportant pas les aiguilles.
Dans un effort pour trouver un composant qui émule la « carte » moléculaire de l’insuline, le professeur Erik Helmerhorst et ses collègues de l’Université Curtin ont entrepris la recherche parmi plus de trois millions de composés possible avec le soutien de l’entreprise australienne pharmaceutiques Epichem.
« Nous avons mis en 3D le génome de l’insuline et identifié les caractéristiques principales de ce dernier qui sont nécessaires pour son activité », dit le professeur Helmerhorst au magazine GizMag. « Nous avons ensuite cherché parmi plus de 3 millions de petites molécules, la structure qui aurait la capacité de s’adapter aux fonctions clés de l’insuline. Nous avons trouvé une molécule-médicament qui imitait l’insuline dans des dosages biologiques spécifiques et des modèles animaux. Nous avons déjà passé près de 10 années à optimiser cette molécule complexe ».
Contrairement à l’insuline, les médicaments à petites molécules ne sont pas broyés dans l’estomac et peuvent donc être pris par voie orale sous forme de comprimé. Alors, les gens qui ne sont pas friands des aiguilles, dit le professeur Helmerhorst, n’auront qu’à prendre des petits comprimés. De plus, leur production est moins coûteuse et son stockage est plus aisé. Il sera aussi plus facile à distribuer dans les pays émergeant où le taux de diabète est en forte hausse.
Bien que le professeur Helmerhorst dit que le substitut d’insuline pourrait remplacer les besoins d’injections pour les personnes diabétiques souffrant du type 1 et 2, parce que ceux du type 1 dépendent entièrement de l’insuline pour leur survie, les chercheurs envisagent de cibler initialement les personnes de type 2 avant de développer une complète indépendance face à l’insuline.
La recherche en est encore à l’étape d’optimisation. Les essais cliniques ne devraient pas commencer avant cinq ans. De plus, il faudra du temps pour remplacer le marché de l’insuline et enfin, trouver des investisseurs qui financeront la prochaine phase de développement. L’équipe de l’Université de Curtin a récemment présenté leurs recherches et a suscité beaucoup d’intérêt à Univation 2011, qui vise à mettre en valeur la recherche en cours de développement dans les universités de l’ouest de l’Australie auprès d’investisseurs potentiels.
Traduit de l’article original de ZeitNews, via GizMag par Sébastien B.
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