Travail et Objection de conscience, Libre penseur et aspirations

Travail et Objection de conscience, Libre penseur et aspirations

Travail et Objection de conscience, Libre penseur et aspirations 740 446 Sébastien BAGES

Doxa travailliste aliénante contre progrès sociaux technoproductifs. Pour le droit à l’abandon progressif du travail.


Je ne suis pas un travail. Je ne veux pas être employé car je ne suis pas un objet. Je suis un Homme, descendant direct de tous les frères et sœurs humains qui ont créé les outils dans le but d’abandonner le productivisme manuel au profit du mécanique, du servile à l’oisif. Je veux vivre. Je veux apprendre et m’instruire. Je veux élever mes connaissances par-delà des dogmes. Je veux servir les intérêts de tous les peuples, et de l’environnement qui me fait grandir. Le travail et l’emploi sont des anachronismes.

Dans le capitalisme l’individu-prolétaire ne possède que sa force de travail, marchandise qu’il échange contre ses conditions d’existence devenues aussi marchandises, argent. L’association dans le travail n’est pas volontaire, mais imposée par la machinerie, le capital mort. Tout parait venir de ce capital, organisation, efficacité, science. En vendant sa force de travail, c’est lui même que l’ouvrier vend, aliène. Lui même : les actes par lesquels il existe et s’exprime sont absorbés par ce capital en face de lui. Son activité ne répond plus à un besoin précis, reconnu par lui comme sien, qu’elle satisfait, mais à celui de gagner de l’argent pour vivre. Ce n’est plus seulement que l’activité se perd dans ce produit anonyme, abstrait, simple quantité, qu’est l’argent, comme c’est le cas dans la société marchande simple, mais qu’elle est elle-même vide, sans intérêt. Ni l’effectuation du travail, ni son résultat, ne sont réalisation des individus, production suivant des besoins reconnus et choisis par eux. (Une brève histoire de l’individu – Tom Thomas)

 

Les chiffres et des chiffres

Si la société abhorre les libres-penseurs et penseurs tout simplement, c’est parce qu’elle est enfermée dans son carcan travailliste depuis la seconde Révolution Industrielle. Cette dernière a permis à l’Homme d’effectuer des tâches soutenues par la machine. Puis, peu à peu, discrètement, la machine est devenue plus forte, plus rapide, plus agile, plus active, en d’autres mots : plus productive.

D’abord pensée en terme de cheval-vapeur pour l’équivalence de la puissance de travail d’un cheval, elle fut améliorée par le taux de conversion et de changement d’état électrique (bits/s). Puis enfin au nombre de groupes de ces états par flops. Aujourd’hui, toutes ces fantastiques machines sont sous-utilisées afin de conserver la fragile structure sociale existante. Tellement fragile que l’on appelle la période après 1970 l’ère postindustrielle. Cette période qui tend à se terminer par l’introduction de la délocalisation technologique comme l’impression tridimensionnelle, la réalité augmentée, la rédaction automatique, et de la plupart des postes-clés du secteur tertiaire (par exemple le premier patron ordinateur à un CA).

L’ère qui a précédé la période postindustrielle imaginait le XXème siècle comme étant la fin du travail, une évolution de l’humanité où chaque personne totalement remplacée par une machine recevait l’équivalent de la richesse ainsi produite. Nous ne parlons pas forcément d’argent, mais d’une part des ressources qui était ainsi laissée vacante. Comme Paul Jorion le disait dans l’émission Ce soir ou jamais : « Le travail disparaît, c’est une chose que l’on voulait […] toute personne qui sera remplacée par une machine aura le droit à une rente à vie à partir de ce moment-là. Il est remplacé par la machine, il est sauvé. Il faut qu’il reçoive une partie de la richesse créée par cette machine ».

Maintenant regardons combien de Français sont en âge de travailler puisque la France dissimule ses chiffres officiels (Globale Economic Analysis | Press TV). Nous serions 43 millions de personnes pouvant travailler. D’après les chiffres du travail, ce sont 9 millions de personnes qui sont sans emploi soit la bagatelle de 21% de Français au chômage.

Si nous nous basons sur la politique utopique du plein-emploi favorisant et (surtout) espérant qu’il y ait du travail pour tous, il faudrait 9 millions d’emplois en permanence pour tous. Or, d’après les chiffres de 2012 (je suis donc très gentil), il n’y a que 200.000 à 300.000 offres qui n’ont effectivement pas été pourvus dixit le Président. Emplois auxquels nous pouvons soustraire les dupliqués administratifs, les emplois partiels (qui ne respectent pas la norme « plein-emploi »), et des demandes de surqualification. Ainsi, pour la France il pourrait y avoir entre 10.000 et 90.000 offres d’emplois vacants.

Vous ne voyez pas d’erreurs ? Personnellement, il semble que si.
Et cette année les chiffres augmentent comme toutes les années antérieures. 3.35 millions de chômeurs (Les Echos). Si l’on en croit le baromètre du coefficient, il faut multiplier par trois donnant 10.05 millions de chômeurs (23.4%).

En 2012, c’est 61.214 entreprises (INSEE) qui furent en défaillance avec un glissement de 2,7%/an, leur nombre va atteindre une singularité économique sous peu de temps. Par singularité économique j’entends que l’ensemble des actifs financiers ne sera pas assez fort pour soutenir tous les secteurs économiques du pays. Cela veut dire qu’il n’y aura tout simplement plus d’argent et plus de travail.

Donc et dans tous les cas, nous pouvons conclure déjà qu’il n’y a pas de travail pour tout le monde, que ce soit de temps complet suite à la doctrine du plein-emploi, ou de contrats soutenus qui représentent en plus un investissement exponentiel pour l’État et des impôts croissants pour les contribuables. Alors pourquoi s’acharner sur une solution qui ne fonctionne plus depuis 40 ans ?

Je vous invite à visionner cette excellente synthèse de Mr. Mondialisation
[toggle title= »Le travail, pourquoi ? »]

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Droit de cuissage éthique

Tout d’abord, je tenais à rappeler ce qu’est un bloc de constitutionnalité. En fait, il représente ce que l’on pourrait qualifier comme la Loi de la Loi, ou la normalisation de la Loi. Il s’agit en l’occurrence de : la Constitution de 1958, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, Le Préambule de 1946, la Charte de l’environnement, ainsi qu’une poignée de principes fondamentaux, principes et objectifs à caractère constitutionnel. Les seules raisons qui peuvent bloquer l’apport de ces sur-lois sont l’Intérêt national ou la Raison d’État, mais dans des conditions précises d’applications.

Ça étant posé, je peux maintenant développer.

Je suis une de ces personnes souhaitant transcender les connaissances pauvres qu’offrent l’éducatif, en instruction riche et diversifiée. Comme disait Einstein, « L’éducation est ce qui reste après qu’on ait oublié ce qu’on a appris à l’école ». Malgré tout, l’éducation est un facteur limitant. On éduque un chien à être domestiqué. Mais on instruit pour être libre.

Or l’État ne souhaite pas avoir le rôle d’instruire et ne veut surtout pas d’êtres libres. On exige de nous que l’on devienne et que l’on reste des employés. Cette nuance fait de nous de simples outils qui, une fois devenus obsolètes, peuvent être jetés.

L’article II de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen (DDHC) de 1789 montre une direction que de nombreuses personnes ont suivie pour ralentir si ce n’est arrêter la marche macabre militaire : « Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression. »
Cet article donne le pouvoir de dénoncer voire de désobéir à une Loi lorsqu’elle porte atteinte à la personne ou à un groupe d’individus. Finalement, cela permet l’objection de conscience.

Bien que ce terme soit surtout célèbre par les antimilitaristes qui l’ont brandi, il s’agit du pouvoir de résistance à une oppression commune qui ne soit pas en accord avec ses impératifs religieux, moraux ou éthiques. Tant que cette résistance ne contrevient pas à la DDHC, elle n’est pas un droit mais un devoir.


En pratique, les sanctions pour ceux qui se réclament objecteur de conscience sont souvent disproportionnées à la Loi qui leur contrevient.

Ce billet entre d’ailleurs dans la volonté de l’article X de la DDHC : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi » ; ainsi que l’article XI : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté, dans les cas déterminés par la Loi. ». La requête humaniste ne tendant pas à m’opposer à l’ordre, mais justement à en faire promotion, ma liberté d’opinion ne peut être respectée uniquement grâce à l’existence de ces articles.

Toutefois ces articles sont également une condamnation. C’est une condamnation à se faire connaître, reconnaître dans des processus légaux, nous enchiffonant dans des secteurs primitifs philosophiques qui peuvent être violés à tout moment par des pirouettes emphatiques.

Il y a des choses encore plus essentielles à la construction de la préservation de sa qualité de vie, et du soutien social. La Constitution du 27 octobre 1946 exige dans son article 10 que « La Nation assure à l’individu et à la famille les conditions nécessaires à leur développement ». De même, et sans limite, l’article 13 déclare que « La Nation garantit l’égal accès de l’enfant et de l’adulte à l’instruction, à la formation professionnelle et à la culture. L’organisation de l’enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l’État ».

Cela permet de pouvoir s’instruire librement, sans être limité par des facteurs financiers qui incombent aux « calamités » de la Nation. De surcroît, le Conseil Constitutionnel Européen qui prévôt en terme de législation des Droits de l’Homme exécute cette décision : « Pour la Cour constitutionnelle, la Charia serait l’antithèse de la démocratie, dans la mesure où elle se fonde sur des valeurs dogmatiques et est le contraire de la suprématie de la raison, des conceptions de la liberté, de l’indépendance, ou de l’idéal de l’humanité développé à la lumière de la science » (Source en anglais), vectorisant et appuyant le principe « sacré » de l’instruction et de l’émancipation par l’appui de l’intérêt public.

Notamment, la Charte de l’environnement proclame dans son exercice que « Chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé ». À mon sens, il est établi que le travail détruit la santé et l’environnement, et que chaque humain qui en est libéré devient un acteur positif supplémentaire afin de se greffer à l’effort commun de soin et d’instruction auprès de son environnement.

Mais alors, après toutes ces belles dispositions, comment ne pas donner un maximum de clés au peuple pour atteindre la liberté de conscience, d’esprit critique, de synthétisation rationnel, d’instruction et d’acquisition d’outillages et de confort nécessaires à l’ambition portée par les textes fondateurs ?

Toujours des questions. Le droit de cuissage économique et l’emprise globale que le fiduciaire a sur l’individu et l’étatique nous permettrait-il réellement d’atteindre les ambitions visées. Est-ce qu’à mon échelle, lecteur, puis-je m’émanciper dans les objectifs constitutionnels ? Faut-il violer les lois pour cela ?

 

Créer un emploi, créer le vôtre

Comme nous avons vu tout à l’heure, le fait de trouver un travail ne servirait à rien, qui plus est, les rares élus sont sacrifiés sur l’autel du profit et en dépit de toutes les valeurs individuelles et publiques.

Alors si nous créons l’emploi, tout sera résolu ! Non.
L’emploi est la salarisation de la force de travail physique ou intellectuelle. La société dans son ensemble a déjà depuis plusieurs années dépassé ce besoin. Il n’y a tout simplement plus la nécessité d’une force de travail physique ou intellectuelle. La mécanisation, l’informatisation et aujourd’hui la cybernétique permettent d’effectuer toutes ces tâches (merci de prendre le temps d’apprendre ce qu’est la cybernétique et non de puiser dans Hollywood). Mieux, les NBICs sont en train de remplacer complètement tous les secteurs qui pensaient être encore protégés tels que l’artisanat avec la construction, la politique, la direction d’une entreprise, le trading, le journalisme, etc.

Aujourd’hui nous sommes capables d’extraire des minerais, les transformer, les déplacer, de fabriquer le matériel, de faire la maintenance des machines, d’amener le produit chez soi de manière 100% automatisée. Ce qu’il nous manque ? Savoir instruire chaque personne à utiliser et à faire évoluer toutes les techniques.

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Évidemment que la création d’un nouvel emploi ne servira à rien. Celui-ci sera en quelques mois absorbé soit par des contraintes économiques, soit par une technique bien plus performante.

 

Abandonner la notion de travail, mettre en place une nouvelle économie

Cyniquement, nous ne verrons pas du jour au lendemain les gens sortir de chez eux avec un papier à la main sautillant de joie parce qu’ils peuvent arrêter de travailler et se consacrer à se cultiver. Par contre, la motion de cette possibilité par retour de richesses et de l’accès à des structures d’abondance permettrait d’élever la Nation, puis les nations, enfin les internations et le monde au rang d’une Civilisation.

Il serait possible de concevoir des partenariats avec des structures pouvant conserver l’autorité d’État liée à une fonction universitaire et de campus universitaire pour se diriger vers une économie qui se fonderait sur les ressources naturelles de gratuité, d’instruction et de partage. Faire en sorte que les proclamations papiers deviennent un véritable mode de vie. Pour une Économie Basée sur les Ressources. Pour une Nation éclairant le monde.

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Arrêter de travailler aujourd’hui

Il est possible actuellement d’arrêter de travailler. De l’extérieur, vous aurez l’air de malades au mieux, de profiteurs et de voleurs au pire. Mais les aides sociales ne nous autorisent pas d’arrêter de travailler. Les aides sociales sont là pour faire survivre les gens.

En 2010, ce furent 5,3 milliards d’euros d’aides CAF non distribuées qui ont été allouées à des services de contrôle, à la connexion à des services privés de données personnelles, et à de la communication contre des profiteurs fictifs d’aides sociales.

Depuis 2009, les CAF passent au peigne fin 10.500 dossiers par an pour détecter les fraudes. « On pourrait en profiter pour repérer les allocations non réclamées [8] explique notre sociologue. Mais la Caisse nationale a refusé. » La chasse aux fraudeurs, c’est beaucoup plus porteur. Source | Plus d’informations

Arrêter de travailler n’est pas illégal. Toutefois, l’État n’est pas obligé de prendre en compte cela et peut aléatoirement, ponctuellement ou périodiquement suspendre, supprimer ou bannir les droits, y compris si le foyer abrite des enfants.

Quelques extraits du formulaire de demande de RSA :

Au chapitre Votre situation professionnelle, on peut trouver les questions : « Êtes-vous à la recherche d’un emploi ? Êtes-vous inscrits comme demandeur d’emploi ? » Lorsqu’on sait qu’avec le RSA l’objectif est que les allocataires soient tous suivis par Pôle emploi, que se passe t-il si l’on répond « non » à ces questions ? Et si on répond « oui » à la question « Avez-vous cessé volontairement votre activité ? », sera t-on privé de RSA comme les chômeurs le sont de leurs allocations chômage lorsqu’ils ont démissioné?

Au chapitre Revenus des 3 derniers mois, on trouve la case : « aides et secours financiers réguliers. précisez qui vous verse cette aide (parents, amis, ex-conjoint, associations…) ». Ils nous tendent la perche pour mieux nous coincer et nous pousser à déclarer le billet de mamie ou les prêts amicaux. Tout cela sera bien évidemment déduit du montant du RSA mais ils ne le disent pas.

Dans ce même chapitre on nous demande: « Déclarez le montant de l’argent placé ou de votre épargne disponible (comptes, livrets bancaires…) ». Qu’est ce qui se passe donc si pour une fois j’ai 1000 euros sur mon compte?

La perle se trouve au chapitre Vos droits à pension alimentaire. « Percevez-vous une pension alimentaire ? Si non, vous êtes susceptibles d’engager une action envers vos parents pour obtenir une pension alimentaire. Si vous souhaitez être dispensé de cette démarche, précisez le motif (logé gratuitement par les parents, aides financière versée par eux*…). » Qu’est-ce qu’ils veulent ? Qu’on rackette nos parents en les menaçant d’un procès? Et si on s’y refuse, est-ce que les motifs « J’ai rompu le cordon il y a bien longtemps» ou « Ma mère travaille pour un quart de smic » suffiront à nous dispenser de cette « démarche » ? (source)

Nous le constatons : tout n’est pas si simple. Arrêter de travailler oui, mais en demandant à travailler. Des parcours personnalisés à l’emploi impossible (Jardinier sur Saturne) au refus d’inscription à une démarche d’emploi, les cas sont multiples. Et vous ? Où en êtes-vous avec le travail ?

… Et pour ceux qui considéreraient encore les individus bénéficiant des droits sociaux comme des biais :
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Merci à mes relecteurs, personnes de l’ombre, qui font évoluer de manière constructive mes écrits.


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About the author

Sébastien BAGES

Plus de trois années de travail passionné sur Civilisation 2.0 Actus, et fondateur de l'association Civilisation 2.0, je mets à contribution mon expertise de veille technique et scientifique, mon analyse de chef de projet, mon engouement pour la science et ses outils, et mon expérience dans le développement stratégique afin d'offrir à tous ce qui en résulte.

2 commentaires
  • d’ici 20 ans ont pourrais automatiser la plupart du labeur au quebec!!!

  • paschomeur_passalarier_personne 1 novembre 2016 à 15h44

    C’est un chemin que je commence a prendre.
    J’espère qu’il n’est pas trop caillouteux, j’ai pas de très bonne chaussure.

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