Sommet de la Terre : été 2012

Sommet de la Terre : été 2012

Sommet de la Terre : été 2012 627 580 Sébastien BAGES

Ce mois de juin, nous pourrons accueillir avec joie le cinquième sommet pour la terre ou plus connu sous le nom de Rio+20 qui aura lieu du 20 au 22 juin 2012. De nombreuses personnes avaient vibré en écoutant le discours de Severn-Cullis Suzuki en 1992. Cette année, les politiques et entreprises souhaitent prendre la voix(e) du changement. Un changement durable, sain et humaniste. En Europe, des entreprises ont choisi de se réunir afin de créer une lettre écrite et validée par plus de 240 participants ne voulant plus un simple débat de fond mais une action avec des concessions qu’ils sont eux-même prêt à prendre (lettre aux chefs d’État).


Certains délégués, blasés par des décennies à rester assis à des réunions interminables, ont l’air de vouloir y aller avec la peur de s’endormir face celles-ci. Tandis que d’autres, très gais vient à transférer leur énergie et accroître de ce fait la bonne humeur de leurs confrères. Même si certains membres des gouvernants semblent s’ennuyer, à en juger par l’organisation, les ONG ont décidé de prendre au sérieux ce Rio 2012. Avec des salles comblent lors d’une première réunion d’organisation, les agents de sécurité ont essayé en vain de diriger les présents vers les escaliers et issues de secours.

Beaucoup rejettent toutes les fautes sur le manque d’activités à l’issu de ces réunions mais il est bon de se rappeler ce qu’elles ont produits. Les sommets de la Terre ont conduit à des résultats importants comme : la signature de la Convention sur le Changement Climatique, la Convention pour la Diversité Biologique, l’Agenda 21 pour le développement durable et beaucoup d’autres initiatives. L’Australie a, par exemple, mis sous haute protection plus de 10,8% de son territoire et la totalité de sa faune native.

Organiser un événement-anniversaire vingt ans après le dernier sommet de Rio (de 1992) peut sembler être une promotion de la relation publique quand il n’y a rien à dire. Mais Rio+20 est plus qu’une fête d’anniversaire. Ce sera la deuxième fois en vingt ans que l’ONU mettra en place un événement de cet ampleur focalisé essentiellement sur l’environnement, le développement durable et l’ensemble des acteurs politiques et économiques.

 

L’objectif développement durable

Un résultat possible pour cette année est un accord sur un ensemble d’objectifs mondiaux pour le développement durable et environnementaux. Ceux-ci pourraient être similaire aux Objectifs de Développement du Millénaire (MDGs), établis avec des buts énoncés dans le cadre de la Déclaration du Millénaire signée par 147 dirigeants lors du sommet pour le développement de l’ONU en 2000. La différence cruciale est tandis que les MDGs étaient principalement axées sur le rôle de chacun dans l’appui à l’aide des pays pauvres ou en voie de développement, les Objectifs de Développement Durable (SDGs) devront être adaptés à tous et devront prendre en compte les ressources (pas seulement la propriété d’un seul pays), tels que les océans.

La plupart des observateurs apprécient les efforts que les huit MDGs ont fourni. Les dirigeants de ce monde se sont engagés à travailler pour l’éradication de la famine, de la pauvreté mondiale et de la maladie, tous assortis de huit objectifs avec des délais à respecter d’ici à 2015.

Quelques uns ont souligné que mettre l’accent sur seulement huit objectifs signifiaient que beaucoup de choses pouvaient être négligées comme le travail de fond sur la réalisation de ces objectifs qui sont invisibles et se prêtent moins au suivi. Malheureusement, certains ne pourront être atteint. La famine extrême que subissent les pays d’Afrique sub-saharienne et en Asie occidentale en sont un exemple. Pire, le nombre de personnes sous-alimentées se sont vus augmenter. Bien que la mortalité infantile est en baisse, les objectifs faisaient états de -2/3. Nous savons aujourd’hui que ces conditions sont peu susceptibles d’être remplies. Mais globalement, les résultats sont très positifs. La question qui se posera cet été est : pourra-t-on faire de même pour la durabilité de la planète ?

Certes, le contexte mondial a bien changé de les années 90, alors que les MDGs étaient en cours d’élaboration. Ce n’est plus un axe Nord-Sud qui domine la planète, sur la base de riches et de pauvres, et entre nations donatrices et nations bénéficiaire. Le nombre de pays à revenu intermédiaire a énormément. Nous pouvons aussi dire que la crise financière mondiale a remis en question la primauté du pouvoir économique, financier et politique de l’occident.

Des personnes sont inquiètes que la réalisation de nouveaux objectifs ne viennent contre balancer la réalisation du MDGs. Il y a débat en la matière et il y va d’un fort intérêt de ressortir un dossier tangible – des choses pratiques auront besoin d’être vérifiées directement sur le terrain. Cela nous évoque une difficulté supplémentaire pour le mois de juin…

La bonne nouvelle est que beaucoup de pays développés appuient ce changement. Au mois de novembre dernier, le gouvernement Britannique a annoncé qu’il soutiendrait une initiative visant à construire des objectifs de Développement Durable. Et le multi-latéralisme semble toujours autant vivant dans « l’après-Durban« . Les préoccupations concernant le G20 – dominateur-écrasant le débat mondial – a conduit de nombreux pays comme la Colombie à exercer une sorte de leadership dans ce domaine. D’importants groupes voient ré-émerger un intérêt dans la création d’un G77 qui serait plus intéressant pour le monde.

Les honneurs dans la catégorie développement durable pourrait sans doute être donnés suite à la réunion de la deuxième partie du mois de décembre 2011 à Finlande-Afrique du Sud. Il se sont engagés à une série d’orientations – appelées le Groupe mondial du Développement Durable (GSP) – pour une faible émission carbone, visant à informer objectivement les membres de différentes réunions intergouvernementales telles que le Rio+20. Cette préparation projette de mettre fin à l’enlisement des débats, compte-tenu de la multitude d’informations à connaître pour une croissance verte, et comment gérer les arbitrages pour un pouvoir décisionnel optimal.

Janos Pasztor, conseiller du secrétaire général pour le développement durable (PNUE), hausse les épaules avec joie et voit cela comme un résultat positif inévitable étant donné la complexité des questions. « Ils auraient pu passer leur temps colmater les fissures de leur pays, mais ils ont choisi de s’interroger sur des enjeux plus profonds », explique-t-il. Les débats d’experts ont soulevé beaucoup de questions auxquelles il faudra répondre, si une économie verte doit être le facteur-clé du Rio 2012.


 

Questions-clés devant être discutées

Voici donc ce qui doit être réalisé pour des résultats optimums :

  • L’élaboration de nouveaux indicateurs de performance qui internalisent les coûts environnementaux et sociaux dans les décisions économiques. Travailler en cohérence avec le produit intérieur brut et l’indice du développement humain (une mesure comparative de l’espérance de vie, l’alphabétisation, l’éducation et le niveau de vie pour tous les pays du globe) ;
  • Le renforcement du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (UNEP), qui paraît un enfant pauvre par rapport à d’autres organisations internationales comme le Fonds Monétaire International, afin d’acquérir le même poids politique que l’Organisation Mondiale du Commerce.
  • Des mesures concrètes amenant de l’énergie durable pour tous, pour l’investissement dans l’eau, et le renforcement de la sécurité alimentaire.

Parallèlement à ça, il sera essentiel d’adhérer à l’accomplissement des engagements existants, tels que la Convention de Rio sur le climat, la biodiversité et la désertification.

Les tendances montrent que l’Union Européenne continuera à être le plus grand vecteur. Elle a alloué 70 milliards de dollars (52 milliards d’euros) l’an passé pour le développement des activités de coopération, ce qui représente plus de la moitié de l’aide versée au développement des départements d’outre-mer. Beaucoup de pays pauvres ou en voie de développement insistent pour intégrer le modèle de développement durable, pensant que l’économie verte est un des moyens pour y parvenir. Si la promotion de la croissance verte s’avère comme facteur principal alors, de très nombreux acteurs se joindront à cette démarche.


Discours de Severn-Cullis Suzuki – Sommet de la Terre – Rio 1992

[box type= »info » ]

Severn Suzuki a été une oratrice parmi tant d’autres qui essaient d’insuffler quelque chose de positif à cette terre. Plus d’informations dans le dernier film : « La voix de nos enfants »

[/box]


Traduit partiellement de l’International Institute for Environment and Development par S.B.

Share
About the author

Sébastien BAGES

Plus de trois années de travail passionné sur Civilisation 2.0 Actus, et fondateur de l'association Civilisation 2.0, je mets à contribution mon expertise de veille technique et scientifique, mon analyse de chef de projet, mon engouement pour la science et ses outils, et mon expérience dans le développement stratégique afin d'offrir à tous ce qui en résulte.

2 commentaires
  • Les chercheurs appellent à revoir une gestion planétaire pour assurer la durabilité de la Terre 19 mars 2012 à 19h31

    […] Les réformes possibles du système de gouvernance seront un des éléments-clés de la conférence des Nations-unies pour le développement durable à Rio de Janeiro au mois de juin (voir notre article sur ce sujet). […]

  • Sommet de la Terre : été 2012 « ebressources 7 avril 2012 à 20h33

    […] Via civilisation2.org Share this:TwitterFacebookJ'aimeJ'aime  […]

Laisser une réponse

5 × deux =

        Back to top
        Préférences de confidentialité

        Lorsque vous visitez notre site Web, il peut stocker des informations via votre navigateur à partir de services spécifiques, généralement sous la forme de cookies. Ici, vous pouvez modifier vos préférences de confidentialité. Il convient de noter que le blocage de certains types de cookies peut avoir un impact sur votre expérience sur notre site Web et les services que nous sommes en mesure d'offrir.

        Cliquez pour activer / désactiver le code de suivi Google Analytics.
        Cliquez pour activer / désactiver les polices Google.
        Cliquez pour activer / désactiver Google Maps.
        Cliquez pour activer / désactiver les intégrations vidéo.
        En poursuivant votre navigation, sans changer les paramètres de votre navigateur, vous acceptez l'utilisation de cookies pour garantir une bonne expérience sur notre site.