Si vous avez déjà vu des côtes asiatiques ou américaines, vous avez surement entraperçu un paysage à la limite du lunaire, où se côtoient roches et sable fin. Si nous leur enlevons cet attrait esthétique, pour mettre en avant leur qualité pratique, nous voyons là un fantastique environnement s’invitant à être dénudé de toute vie.
Ainsi, Akira Miyawaki, professeur émérite de l’Université Nationale de Yokohama, a mis à jour cette problématique et a décidé d’armer les côtes face à l’érosion. Plus fort encore que cette usure naturelle, il a décidé de créer une barrière qui protégerait les populations contre les tsunamis.
En effet, ce professeur a, à ce jour, planté plus de 40 millions d’arbres, en 1700 endroits au Japon et à l’étranger. À l’heure actuelle, il poursuit ses activités de plantation, non seulement au Japon, mais aussi deux fois par mois à l’étranger.
Après plus de 60 ans de recherche local, dans les zones actuellement habitées par 92,8% de la population des 128 millions de Japonais, les forêts restantes de conifères ne sont constitués que d’arbres anciens disséminés et profondément enracinés dans des sanctuaires ne représentant que 0,6% du territoire japonais.
La ville Iwanumi, dans la préfecture de Miyagi, a subi d’énormes dégâts suite au grand séisme de 2011 du Japon. Pour se préparer à la prochaine catastrophe, Miyawaki favorise la sélection naturelle par la plantation mixte et dense de plusieurs types d’arbres. En d’autres termes, il préconise la création de forêts qui ne nécessitent pas de surveillance. Ainsi, Iwanuma a décidé d’intégrer la philosophie de Miyawaki dans l’établissement du « 1,000-year Kibonooka Project » (projet millénaire Kibonooka) en préparation de la prochaine catastrophe.
Un grand défi était de savoir comment ressusciter les zones touchées par la catastrophe. Compte tenu de ce contexte, nous avons lancé le « 1,000-year Kibonooka Project » comme quelque chose qui durera éternellement dans le futur. L’un des objectifs est de limiter la force destructrice des tsunamis, ainsi que d’utiliser la forêt, d’une part comme un refuge d’urgence et, d’autre part, comme un endroit où les enfants peuvent venir se renseigner sur la protection de la vie. Nous voulons aussi faire un parc commémoratif en souvenir de la tragédie, pour des milliers d’années dans le futur. Nous avons rencontré divers facteurs limitant, mais nous avons créé ce projet également dans le but de parvenir à une utilisation efficace des débris.
À ce jour, les Forêts de protection maritimes ont principalement consisté en un seul type d’arbre comme le pin rouge ou noir. Mais les racines des pins sont peu profondes et ont été déracinés par le tsunami, ne servant ainsi pas leur but.
Miyawaki a proposé d’utiliser efficacement l’énorme quantité de débris créés par la catastrophe comme une ressource, en excluant les matières toxiques et non décomposables. Les débris triés sont mélangés avec de la terre et utilisés pour remplir les trous creusés, afin de créer de grands monticules qui seront recouvert de déchets.
En plantant des arbres, la mise en place d’une forêt primaire sera sélectionnée parmi les pousses possédant des racines profondes et correspondant à la végétation naturelle potentielle d’une zone. Trois à cinq plants de diverses autres variétés composeront la forêt, en plus des principaux arbres plantés au mètre carré. Cela nécessitera un large désherbage les deux à trois premières années, mais aucun entretien ne sera plus nécessaire au-delà. Vingt ans après la plantation, il y aura une abondante végétation qui restera au fur et à mesure des générations jusqu’à la prochaine ère glaciaire, prédite pour se produire dans 9000 ans.
La forêt va fonctionner comme une barrière verte, et élevant le monticule qui permettra également d’être protégé contre les grands tsunamis. En réduisant l’énergie de ce dernier, le monticule réduira sa hauteur et sa vitesse, ce qui augmentera le potentiel de protection des personnes et des biens.
À ce jour, sur la base des décisions prises par les dirigeants d’entreprises clairvoyantes, nous avons créé plusieurs forêts de type Miyawaki au Japon et à l’étranger.
38 pays, y compris ceux où nous avons mené des enquêtes locales. Nous avons planté des arbres sur quatre continents. Nous parlons de reverdissement de déserts, puisque les deux tiers des déserts terrestre ont été créés par les humains. Les 10% restants ou réellement désertiques ne soutiendront pas les forêts. Ces déserts absolus doivent rester tels quels. Mais les zones qui ont été détruites par les humains peuvent soutenir de nouveau les forêts.
La firme de Yasushi Akutagawa, Pride One Entertainment, a exprimé son intérêt pour les simples efforts de Miyawaki dans la protection de l’environnement, et envisage de soutenir le mouvement de renforcement de la forêt à travers le cinéma.
Nous voulons que les gens du monde entier prennent conscience de la grande œuvre du Dr. Miyawaki. Nous envisageons d’utiliser le film comme moyen de rendre cela possible. Nous voulons réunir un groupe d’éminents acteurs japonais, scénaristes, et des membres du personnel du cinéma dans l’objectif de dépeindre la vie du Dr. Miyawaki.
Les humains ont survécu en transformant les crises en opportunité. Ainsi, nous voulons faire ce qui peut être fait maintenant dans l’espoir de survivre à la prochaine catastrophe naturelle qui va certainement arriver – qui est de créer des forêts protégeant la vie – et diffuser ce savoir-faire en provenance du Japon dans le monde. Nous voulons transformer la crise en opportunité par la diffusion des forêts du XXIème siècle Japonais vers le monde et que celui-ci reconnaisse leur valeur.
Plus d’informations dans cette vidéo (anglais)
Citations de DigInfo
Crédits médias : © Dr. Miyawaki – DigInfo, Aki Tsukioka, Takuya Nakajima
Laisser une réponse