Des chercheurs japonais ont créé un tissu hybride qui favorise la régénération de la peau d’animaux vivants tout en conservant une résistance mécanique, ce qui en fait un matériau d’avenir très prometteur pour l’ingénierie tissulaire cutanée.
Cette découverte a été publiée récemment dans la revue Science et la Technologie des Matériaux Avancés.
Les plaies cutanées ouvertes doivent être réparées rapidement pour prévenir l’infection. L’utilisation de substituts cutanés artificiels pour la réparation évite les difficultés de greffons, mais, jusqu’à présent, le matériau idéal pour un échafaudage solide et permettant la régénération des tissus de la peau n’avait pas encore été découvert.
Certains échafaudages actuels de tissus sont faits de collagène ou de gélatine – des matériaux idéaux pour favoriser la régénération – mais ne sont pas mécaniquement résistants. D’autres sont faits de matériaux synthétiques biodégradables tels que l’Acide L-PolyLactique (PLLA), qui sont plus forts, mais pas très bons pour la croissance tissulaire. Guopong Chen et ses collègues de l’Institut National des Sciences des Matériaux, au Japon, ont créé un échafaudage tissulaire hybride qui a toutes les propriétés requises.
L’équipe avait déjà formé une sorte d’échafaudage sous la forme d’un entonnoir avec des pores qui sont interconnectées sous la surface, ce qui permet aux cellules de croître à l’intérieur. La résultante actuelle est la formation de ces entonnoirs de collagène ou des éponges de gélatine sur un maillage PLLA, apparaissant comme des échafaudages tissulaires hybrides.
Les cellules du tissu conjonctif se sont développées sur l’échafaudage hybride et ont pénétré dans les pores, constitués avec plus de cellules de culture que dans un tissu classique constitué uniquement de collagène. L’implantation des échafaudages hybrides dans le dos de souris a également favorisé la guérison : quatre semaines après l’implantation, les défauts de la peau se sont complètement estompés. La peau ainsi régénérée était saine avec l’échafaudage hybride par rapport à une architecture uniquement à base de collagène, et il y avait aussi moins de déformation de la peau due à la force supplémentaire fournie par le maillage PLLA.
La capacité de l’échafaudage hybride à favoriser la régénération de la peau chez des animaux vivants, tout en maintenant la résistance mécanique, en fait un matériau prometteur pour l’ingénierie tissulaire cutanée à l’avenir.
Aller plus loin (anglais) :
Gross appearance of the wound closure in athymic nude mice (a–c and g–i) and histological photomicrographs of skin biopsies (d–f and j–l) 4 weeks after implantation. Scale bars represent 1 cm in (a–c, g–i) and 200 μm (d–f, j–l). Wound areas are traced with the dotted rectangles.
Gross appearance (a–c), cell viability (d–f) and HE staining photomicrographs (g–i) of cell/scaffold constructs after 1 week culture in vitro. Cell viability was evaluated via live/dead staining and observed by fluorescence microscopy. Arrows indicate PLLA fibers. Scale bars: 1 cm in (a–c) and 200 μm in (d–i).
Funnel-like PLLA-collagen (a-d) and PLLA-gelatin (e-h) hybrid scaffolds: gross appearance (a, e) and SEM images of the top surfaces (b, f), cross-section (c, g), and bottom surface (d, i). Scale bars: a, e: 2 cm; b-d, f-h: 200 μm.
Citations de ResearchSEA
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