Toshiyuki Ikoma et Junzo Tanaka de la Tokyo Tech ont développé une technique pour produire des os artificiels, à partir d’écailles de poisson et d’apatites. Ikoma décrit le potentiel des os artificiels et d’autres applications médicales dans une interview vidéo des dernières actualités de Tokyo Tech, sur la newsletter du Tokyo Tech Bulletin.
Toshiyuki Ikoma et Junzo Tanaka ont développé une technique pour produire des os artificiels à partir d’écailles de poissons et d’apatites. « Notre technologie permet la formation de nouveaux tissus osseux en trois mois », explique Ikoma. « C’est beaucoup plus rapide que les six mois nécessaires du collagène provenant du derme de porc ». L’utilisation du collagène de poisson atténue également l’infection potentielle chez les humains contrairement à celui du porc qui contient des virus. « Ce nouveau matériau est très sûr », souligne Ikoma.
Il a été constaté que les autres caractéristiques des os artificiels conçus par le collagène de poisson et de l’apatite comprennent : des os avec une densité beaucoup plus élevée – et sont donc plus résistants ; et les os implantés dans les défauts osseux se transforment en tissu osseux beaucoup plus rapidement que ceux qui utilisent du collagène de derme porcin.
« Un de nos objectifs majeurs est d’utiliser le collagène de poisson pour le traitement des tumeurs osseuses chez les personnes âgées dont les os prennent plus de temps à se régénérer », explique Ikoma. « Ce collagène est un matériau qui a le potentiel de devenir le matériau-clé pour le développement des os artificiels et de la thérapie osseuse.
En plus de la régénération par ce procédé, le groupe de recherche Tanaka et Ikoma mène des projets sur la nanomédecine et son diagnostic.Le groupe de l’Institut de Technologie de Tokyo mène notamment des recherches sur le génie tissulaire et les biomatériaux implantables en collaboration avec les médecins et les biologistes. « Une approche interdisciplinaire avec des chercheurs des domaines de la médecine et l’ingénierie est très cruciale pour le succès », explique Ikoma.
Dans les expériences avec ce collagène, les chercheurs se sont concentrés le type I, extrait d’écailles de tilapia parce qu’elles ont peu de matières grasses et sont principalement composées de collagène pur. Curieusement, le tilapia vit dans l’eau douce chaude et son collagène indique le plus haut niveau de dénaturation avec une température à 36°C, et n’a pas d’odeur de poisson.
L’équipe de Tokyo Tech a transféré la technique d’extraction du collagène à une entreprise. « Fait intéressant, la structure des fibrilles de collagène dans les écailles de poisson est très similaire à celle du stroma cornéen humain », explique Ikoma. D’après lui, ce type de technique serait aussi utile pour la reconstruction du stroma cornéen.
Ces caractéristiques uniques montrent un potentiel pour la production de cosmétiques. « Nous avons déjà produit des cosmétiques comprenant du collagène de poisson », explique Ikoma. « Ensuite, nous tenons à produire d’autres choses comme des substrats de cultures cellulaires, des échafaudages pour l’ingénierie tissulaire, des biomatériaux implantables, etc… ».
Citations de Research SEA, un magazine de Asia Research News
Crédits illustrations : Tokyo Institute of Technology
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