La science peut pencher à gauche, mais ce n’est pas une raison pour laisser penser que cela confère à la politique un certain ‘laissez-passer’.
Si la Science pouvait voter, pour qui voterait-elle ? En demandant aux scientifiques, une réponse claire apparaît : la science serait à gauche.
Une étude de 2009 menée par Pew Research aux États-Unis a révélé que 52% des scientifiques se sont identifiés comme libéraux, et un peu plus ont cru que la communauté scientifique dans son ensemble penchait de cette façon. Les chiffres correspondants pour les conservateurs ? Seulement 9 % [USA] et 2 % [pour l’ensemble des scientifiques] respectivement.
Cette association entre la science et la politique de gauche ne peut avoir été renforcée que par le dédain avec lequel les politiciens de droite, en particulier aux États-Unis, ont traité les preuves scientifiques ces dernières années. Cela contraste avec ce qui avait été proposé par l’administration Obama – avec des mots venant toujours plus facilement que les actions (voir l’article en anglais ‘Comment Obama exécutera son engagement climatique‘).
Certes, certains conservateurs rejettent ostensiblement les parties de la science qui se heurtent à leur vision du monde – notamment l’évolution, le changement climatique et la recherche sur les cellules-souches.
Mais cela ne signifie pas que les politiciens de gauche sont automatiquement et invariablement pro-science. Un des non-sens de la gauche : quand les progressistes font la guerre en se basant sur la raison. Alex Campbell Berezow et Hank ont fait valoir leur opinion selon laquelle les causes non scientifiques et les préoccupations sont toutes aussi répandues parmi les progressistes que chez les conservateurs. Les conservateurs peuvent parfois être obscurcis par leur enthousiasme pour ce qu’ils considèrent être comme de la rectitude morale, mais les progressistes peuvent être aveuglés dans la thèse du ‘retour à la nature’, sur des sentiments concernants, par exemple, la nourriture ou l’environnement.
Berezow et Campbell clament en outre que les progressistes, même adhérant à des idées non scientifiques, obtiennent toutefois un ‘laissez-passer’ de la communauté scientifique. La suspicion doit être présente car les scientifiques penchent eux-mêmes vers la gauche, tout comme les médias qui les couvrent.
Est-ce que cette suspicion est avérée ? Tout le monde doit faire son possible pour s’assurer du contraire. Toute teinte de déraison est dangereuse, et tout ce qui suggérait une partialité ne ferait que rendre les choses plus difficiles à surmonter. La science et le libéralisme sont des alliés naturels, mais seulement dans le sens littéral du libéralisme comme la poursuite de la liberté. Cela signifie que la science supporte la liberté de pensée, la liberté d’expression et, surtout, la liberté idéologique – d’où qu’elle vienne sur l’échiquier politique.
La Science n’est donc pas identifiable à un parti. Son rôle est d’émanciper la raison par rapport à l’obscurantisme, de démontrer et prouver ce qui est, par une méthode analytique, une validation des pairs, dont le tout peut être à tout moment remis en cause (voir notre sujet sur la théorie scientifique), intégré à un environnement dynamique.
Citations de New Scientist
Crédit image : CC epSos.de / FlickR
Logique, la science prouvant généralement les effets néfastes des intérêts économiques privilégiés de la droite, elle penche plus naturellement à gauche. Mais la science est avant tout « verte » 😉