Des fois, cela peut nous apparaître être une idée terrifiante, mais est-ce vraiment si fou que ça de se poser la question ?
Résumé
Ce documentaire nous fait découvrir ces robots qui, grâce à leur capacité à nous remplacer pour des taches délicates, compliquées, physiques ou ennuyeuses, grâce à leurs performances en ter
me d’interactions et de communication, deviennent progressivement des acteurs majeurs de nos sociétés. Sans même nous en rendre compte, nous faisons sans cesse appel à eux et avec les progrès de l’intelligence artificielle, ils sont sur le point de s’immiscer encore davantage dans notre quotidien. Sommes-nous prêts à côtoyer ces androïdes aussi intimement, à les laisser s’occuper de nos familles, et même pourquoi pas, prendre parfois notre place ? Qu’on les redoute ou qu’on les attende avec impatience, il semble bien qu’à l’avenir, humains et robots soient voués à cohabiter ensemble.
Qu’avez-vous raté
De notre point de vue, pas grand-chose. Certes, pour les non-initiés, ils découvraient là de nouvelles technologies. Nonobstant, le ton global assez négatif du documentaire oriente sensiblement les personnes vers une vision contraignante de la robotique et de l’intelligence artificielle, offrant aux spectateurs la dynamique d’une science émergente qui serait à étouffer de par son manque éthique.
Bien que le but du film soit le débat, chose tout à fait louable, les néophytes ne seront pas ouvert, ou plutôt, seulement à la crainte d’un bouleversement en cours et en devenir.
L’assurance du film et la projection qu’il se permet du futur donnent un cas d’étude d’intérêt qui n’est malheureusement pas compris du grand public et initie une certaine peur du futur – dont la salle a été témoin par les discours d’indignations.
Débat
- Élodie Fertil : conceptrice du film – EF
- Jean-Claude Heudin : Spécialiste en robotique et intelligence artificielle (Blog) – JCH
- Le Public – LP
LP : Où peut-on trouver les petits robots qui dansent [dans le documentaire] ?
JCH : Ce genre de robots sont exposés chaque année lors du Salon INNOROBO à Lyon.
LP : Combien d’heures peuvent fonctionner les robots [actuellement] ?
EF : Pas très longtemps. Pour Asimo, il faut le recharger toutes les 35 minutes.
JCH : Il faut bien comprendre que ce sont pour la plupart des prototypes de laboratoire qui sont bardés de technologies et, par conséquent, assez énergivores.
LP : Est-ce qu’un robot peut remarquer qu’il n’a plus de batterie et se rebrancher de lui-même ?
JCH : Oui, cela se fait déjà actuellement avec, par exemple, les robots aspirateurs.
LP : Est-ce que l’intelligence artificielle a une conscience ?
JCH : Tout d’abord, il n’existe pas de véritable consensus sur les mots comme intelligence, conscience ou même la vie. Je pense que ce sont des propriétés émergentes de certains systèmes complexes. Pour être plus complet, imaginez-vous un robot qui se cogne la main contre le mur. Avec des capteurs, et s’il a été programmé pour cela, on peut imaginer qu’il reculera la main, il ne le fera pas de lui-même.
Les Hommes, qui sont des êtres sociaux, ont tendance à se projeter sur des systèmes. Nous parlons bien à nos chiens ou à nos plantes.
LP : Comment appliquer des énergies renouvelables aux robots ?
EF : Ce sont actuellement des questions en cours de réflexion.
LP : Quelle est la place de la France dans le développement de l’intelligence artificielle et de la robotique ?
JCH : Tout d’abord, nous pouvons dire que nous sommes à la pointe, parmi les meilleurs au monde dans le milieu de la recherche. Nous n’avons rien à envier aux Japonais et aux Américains. Le souci que nous avons se situe plus dans le développement, l’industrialisation et la distribution, avec des capitaux d’investissement difficiles à obtenir et beaucoup plus limités.
EF : Il y a une compétition existant entre tous les chercheurs, mais de part leur réseau mondial, il y a des échanges permanents.
LP : Que pensez-vous de la singularité technologique ?
JCH : De la manière que le présente Raymond Kurzweil [auteur du livre The Singularity is Near – La singularité est proche], je ne suis pas en accord. Il est vrai que les technologies cybernétiques, les nanotechnologies et les biotechnologies convergent actuellement et que cette convergence peut aboutir dans les années qui viennent à des résultats significatifs, voir susceptibles de modifier profondément notre société. Aujourd’hui déjà, il est difficile de prédire notre « horizon » technologique, sans pour cela faire appel à une notion de singularité. De là à imaginer des IA dépasser l’intelligence humaine et prendre le contrôle du développement technologique, voir celui du monde, je ne vois pas l’intérêt de telles prédictions fantasmatiques au niveau de la recherche… En outre, je pense que Ray Kurzweil minimise la complexité de « l’intelligence organique ».
Un remerciement spécial à Jean-Claude Heudin qui a eu la gentillesse et la patience de répondre à nos questions.[frame src= »http://civilisation2.org/wp-content/uploads/2012/10/jcHeudin_mini.jpg » width= »200″ height= » » align= »centre » style= »3″ linkstyle= »pp »]
Sommaire
- Civilisation 2.0 à Pariscience
- Le cerveau et ses automatismes – la magie de l’inconscient
- Vivre avec les robots
- Sommes-nous fait pour courir ?
- Gorilles du Congo – Sauvetage à la tronçonneuse
- En quête de vie extraterrestre
- Bird Brain
- Conclusions de notre semaine
Une marche évolutive comparable (voir supérieur) à celle du néolithique ou de l’industrialisation serait-elle en cours ?