Compatible. Tel est le mot que l’on a choisi pour exprimer l’interopérabilité jouée par ce film entre la science et le public.
Résumé
Ce documentaire s’interroge sur l’histoire de notre évolution, en s’appuyant sur de récentes découvertes scientifiques qui montrent que les premiers humains, plutôt que de s’être levés sur leurs deux jambes pour marcher, l’auraient fait pour courir, et pour courir après leurs proies, devenant ainsi des coureurs d’endurance inégalés. Depuis les hauts plateaux éthiopiens jusqu’à la Sibérie arctique en passant par les Rocheuses canadiennes, ce film mélange l’aventure et le défi sportif à la science d’avant-garde, et permet une compréhension nouvelle et inspirante de notre « adn » de coureur. Nous y suivons l’anthropologue Niobe Thompson, lui-même coureur émérite, qui entreprend un voyage dans l’histoire de notre évolution, en conversant avec d’éminents biologistes et en s’immergeant dans des cultures non-occidentales où la survie est encore dépendante de la capacité de courir sur des longues distances.
Qu’avez-vous raté
Nous pensons qu’il y a eu dans ce documentaire, beaucoup points intéressants. Notamment, nous avons pu découvrir le chasse à l’épuisement.
Cette dernière serait une technique ancestrale dont l’objectif est d’épuiser l’animal. En effet, nos muscles et surtout, notre capacité de sudation qui rafraîchit tout notre corps – à contrario de la majorité des animaux qui halètent, faisant baisser leur température uniquement par leur respiration et leur langue – nous donnerait un avantage sur tout le règne du vivant : nous tenons la distance.
Alors qu’un guépard ou une gazelle exécuteront un sprint de plusieurs centaines de mètres puis s’épuiseront, les Hommes seront capables de marcher rapidement ou courir durant plusieurs dizaines de kilomètres, forçant leur proie à aller toujours plus vite et plus loin, jusqu’à son dernier instant.
Ainsi, au cours de l’évolution, ce serait une combinaison de nos muscles et de nos facultés mentales qui nous donneraient l’avantage sur le gibier.
Dans la vidéo, Niobe Thompson, l’auteur de la recherche et de la vidéo, commente : « C’est l’endroit où l’on vit qui façonne notre corps ».
Notre avis
Le film était très bien construit. Les connaissances distillées en son sein peuvent être un formidable outil de promotion et un exemple pour les autres films scientifiques. Bien qu’il y ait eu quelques erreurs significatives – qui pourraient être dues à la traduction – nous ressortons avec un intérêt pour le domaine et plusieurs questions.
Malheureusement, le conférencier en charge de reprendre le flambeau des échanges, André Langaney, biologiste, spécialiste français de l’évolution et de la génétique des populations, fut très piquant quant à ses collègues outre-atlantiques, laissant uniquement des affirmations sur l’inexactitude des données émises. Ainsi, nous reconnaissons en ce professionnel de grandes compétences mais pas en termes de communication publique sur l’objet de ce festival où les conflits internes ne devraient être éventrés sur la place publique.
En conclusion de cette épisodite, nous avons admiré la construction du documentaire et les talents de son auteur, ainsi qu’une partie de l’exposé du Pr Langaney.
Sommaire
- Civilisation 2.0 à Pariscience
- Le cerveau et ses automatismes – la magie de l’inconscient
- Vivre avec les robots
- Sommes-nous fait pour courir ?
- Gorilles du Congo – Sauvetage à la tronçonneuse
- En quête de vie extraterrestre
- Bird Brain
- Conclusions de notre semaine
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