Les enfants d’âge préscolaire qui entendent leurs parents décrire la taille et la forme des objets, puis utilisent ces mots eux-mêmes, ont de meilleurs résultats sur les tests de leurs aptitudes spatiales, d’après ce qu’ont découvert les chercheurs de l’Université de Chicago.
Cette étude est la première à montrer qu’apprendre à utiliser un large éventail de mots spatiaux, facilite l’enfant à se situer dans l’espace, ce qui est important dans les domaines des mathématiques, de la science et de la technologie. Ces jeunes qui se sont vu soumettre 45 de ces termes, augmentèrent en moyenne, lors de l’étude, de 23 pour cent leurs scores sur l’évaluation non-verbale de la projection spatiale.
« Nos résultats suggèrent que parler aux enfants, de l’espace au début de leur développement, est un facteur significatif de leur pensée spatiale dans le futur », a déclaré Susan Levine, psychologue à UChicago, co-auteur de l’article dans l’édition actuelle de Developmental Science.
La trouvaille fournit une nouvelle preuve de l’importance d’exposer les enfants à des mots liés à des concepts mathématiques. Dans des travaux antérieurs, Levine, Stella M. Rowley – professeur en psychologie, et ses collègues ont exposé que parler de mathématiques avec les enfants à un âge précoce améliore grandement leurs performances dans cette matière.
« Compte tenu des conclusions montrant que la pensée spatiale est un prédicateur important du STEM (Science, Technologie, Ingénierie et Mathématiques), la création et la carrière, il est important d’explorer ces types d’entrées précoces qui sont liés à la vision spatiale », Levine et ses collègues ajoutent dans l’article, « la pensée spatiale des enfants : Parlez-t-on de la manière de voir le monde? » Le langage spatial peut encourager les enfants à adopter une habitude de l’esprit lorsqu’ils observent le monde par l’augmentation de leur attention dans les relations spatiales.
Levine est rejoint dans l’écriture de l’article par, la principale auteure, Shannon Pruden, professeure assistante de psychologie à l’Université Internationale de Floride et ancienne boursière postdoctoral à l’UChicago et Janellen Huttenlocher, la professeure émérite en psychologie William S. Gray à UChicago.
Par l’observation des interactions parents/enfants
Pour l’étude, l’équipe de recherche a filmé des enfants âgés de 14 à 46 mois qui étaient accompagnés par leurs tuteurs. Ils ont principalement filmé les mères des enfants afin de voir comment ces dernières interagissaient avec eux pendant leurs activités quotidiennes normales. Des séances de 90 minutes ont été réalisés sur des intervalles de quatre mois.
Le groupe d’étude comprenait 52 enfants et 52 tuteurs provenant de différentes classes sociales et ethniques logeant dans la région de Chicago.
Les chercheurs ont enregistré les mots liés à des concepts spatiaux utilisés lors des échanges entre tuteurs et enfants. Ils ont noté l’utilisation de noms pour les objets en deux ou en trois dimensions, tels que « cercle » ou « triangle; des mots qui décrivent la taille, tels que « haut » et « large » et ceux décrivant les caractéristiques des formes comme les « coins », « courbes » et « bords ».
Comme c’était le cas dans leurs recherches sur l’utilisation de mots mathématiques, les chercheurs ont constaté une grande variation dans le nombre de parents et d’enfants qui utilisaient des mots liés à l’espace. En moyenne, les parents avaient l’habitude d’exposer 167 mots liés à ces concepts au cours des 13,5 heures de temps enregistrés pendant la période de 14 à 46 mois, mais la gamme est très large – de 5 à 525 mots.
Chez les enfants, il y avait une variabilité similaire, entre les petits connaissant une moyenne de 74 mots et utilisant une gamme de 4 à 191 mots de description spatiale pendant la période d’étude. Les enfants qui ont le plus utilisé ces termes sont ceux dont les géniteurs ont émis le plus de mots.
Par ailleurs, lorsque les enfants atteignirent quatre ans et demi, l’équipe les a évalués pour leurs compétences spatiales, afin de voir comment ils pourraient faire pivoter des objets, copier des blocs et faire des analogies spatiales, qui impliquait la reconnaissance, dans deux images, d’objets ayant été ajoutés.
Les chercheurs ont constaté que les enfants qui ont été exposés à des conditions « plus spatiales » au cours de leurs activités quotidiennes et qui les ont reproduit auront une meilleure performance lors des tests à quatre ans et demi par rapport aux enfants qui n’ont pas entendu, ni reproduit ces termes. Surtout, cela fût vrai, le test a permit de mettre en avant une nette amélioration de la production d’un meilleur vocabulaire.
Les impacts les plus importants étaient pour la performance des enfants à faire des analogies spatiales et des tâches de rotation mentale. Pour chaque enfant reproduisant 45 mots supplémentaires lors des échanges spontanés avec leurs parents, il a été constaté, en moyenne, une augmentation de 23 pour cent de leurs scores sur les analogies des tâches spatiales et une augmentation de 15 pour cent de leur performance pour les rotations mentales.
L’utilisation accrue du langage spatial pourrait avoir incité l’attention des enfants d’acquérir plus d’informations spatiales et d’améliorer leur capacité à résoudre des problèmes spatiaux, selon les chercheurs. Le langage spatial peut également réduire la charge mentale impliquée dans la métamorphose des formes et ainsi aider les enfants à se représenter les relations spatiales utilisées sur la tâche des analogies spatiales, ajoutent les chercheurs.
Via medicalxpress, traduit par Sébastien B.
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