Un groupe de chercheurs, leaders mondiaux sur l’environnement, sonnent l’alarme. Ils demandent aux sociétés humaines de transformer leurs institutions nationales et internationales pour l’environnement, en un modèle d’intendance planétaire plus cohérente et robuste, afin de contourner les changements rapides et irréversibles inhérents aux sous-systèmes de la Terre.
Steven Bernstein, scientifique et politologue de l’Université de Toronto, est l’un des auteurs d’un article qui est parut le 16 mars dans le magazine Science.
Dans cet article, 32 chercheurs internationaux avertissent que les changements lents en cours ne sont pas suffisants pour faire basculer la société et avec la rapidité nécessaire. « Des changements structurels au sein de la gouvernance mondiale sont nécessaires, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur des Nations unies (ONU), en impliquant à la fois les acteurs publics et privés ».
Parmi leurs recommandations :
- Réformer et moderniser les organismes et programmes environnementaux de l’ONU, afin d’assurer une organisation forte pour l’environnement, avec un rôle non négligeable : dans les établissements des ordres du jour, pour les normes de développement, la gestion de la conformité, l’évaluation scientifique et le renforcement des capacités.
- Intégrer plus fortement les piliers sociaux, économiques et environnementaux du développement durable aux niveaux local et mondial. Créer un nouveau Conseil du développement durable qui donne une prédominance particulière aux plus grandes économies – Groupe des 20 pays – en tant que membres principaux qui détiennent 50 pour cent des voix, le reste étant réparti entre les petits États.
- Rester ferme quant aux lacunes sur les réglementations à l’échelle mondiale, y compris dans le développement et le déploiement des technologies émergentes comme les nanotechnologies, la biologie synthétique et la géo-ingénierie, afin d’assurer la transparence, le partage d’informations, d’engager de multiples parties dans les dialogues politiques et d’assurer que les considérations environnementales soient pleinement respectées.
Les réformes possibles du système de gouvernance seront un des éléments-clés de la conférence des Nations-unies pour le développement durable à Rio de Janeiro au mois de juin (voir notre article sur ce sujet).
« Il y a 20 ans, les institutions qui ont quitté le Sommet de la Terre ont prouvé notre cruelle insuffisance pour relever les défis de ce siècle. Rio +20 offre une occasion historique de construire une gouvernance plus efficace – la seule question est de savoir s’il y a la volonté politique de le faire », explique le professeur Bernstein, directeur du programme de maîtrise en affaires internationales à l’école Munk School of Global Affairs.
L’article de Science s’est fondé sur une évaluation approfondie menée en 2011 par le Projet de Gouvernance du Système Terre (Earth System Governance Project), le plus grand réseau de recherche dans les sciences sociales en matière de gouvernance et de changement environnemental. Son programme de recherche international explore des solutions politiques et de nouveaux systèmes de gouvernance plus efficaces pour faire face aux transitions en cours dans les systèmes biogéochimiques de notre planète.
Citations de l’Université de Toronto
Jacque Fresco ne serait’il pas le fruit des amours coupables de Léonardo da Vinci et Nostradamus ?