Les accidents de l’évolution qui ont fait de nous des humains – Introduction

Les accidents de l’évolution qui ont fait de nous des humains – Introduction

Les accidents de l’évolution qui ont fait de nous des humains – Introduction 500 375 Sébastien BAGES

L’évolution est un jeu de hasard. Notre partenaire New Scientist découvre les six mutations gagnantes qui ont aidé l’homme a gagner le jackpot.

La Terre, il y a plusieurs millions d’années, voit son atmosphère frappée à coups de rayons cosmiques voyageant approximativement à la vitesse de la lumière. Tout à coup, ils entrent en collision avec un atome d’oxygène, générant une pluie de particules énergétiques, dont l’une des résultantes s’incruste dans une molécule d’ADN.


Cette molécule d’ADN est présente dans un ovule se développant dans un animal semblable au singe vivant en Afrique. L’ADN, qui a été changée (a été mutée) par la collision, fait naître une progéniture qui diffère légèrement de la mère.

Cette mutation donne à la progéniture un avantage sur ses pairs dans la compétition pour la nourriture, et ainsi, comme les générations passent, elle est portée par de plus en plus de créatures. Finalement, elle est présente chez presque tout le monde. La version modifiée de l’ADN ne doit plus vraiment être appelée une mutation, elle devient juste une pièce des 23 000 gènes qui composent le génome humain.

Alors que les rayons cosmiques sont pensés être une source de mutations, les erreurs de copie de l’ADN, au cours de leurs divisions dans l’ovule ou dans la production de spermatozoïdes, semblent être une cause plus commune. Quelles que soient leurs origines, ces accidents évolutifs nous ont emmenés à faire un voyage de six millions d’années, de quelque chose semblable à un grand singe, jusqu’à nous, Homo sapiens.

Il s’agissait d’une transformation remarquable, et pourtant nous n’avons commencé que récemment à mieux comprendre les mutations qui auraient pu être impliquées. Nous sommes encore loin d’avoir une cartographie complète, mais même les quelques premiers à émerger comme des candidats possibles font la lumière sur l’ascension de l’Homme. « Cela nous donne une perspective sur ce qu’il faut pour devenir humain », explique John Hawks, un paléoanthropologue de l’Université de Wisconsin-Madison.

Pendant longtemps, la plupart de nos connaissances sur l’évolution humaine ont dû être extirpée de fragments d’os trouvés dans la terre – un peu comme essayer de travailler sur l’image d’un puzzle où la plupart des pièces sont manquantes. La fraction de restes d’animaux qui arrivent à être ensevelie sous les bonnes conditions pour se fossiliser ne peut être devinée, mais elle est susceptible d’être infime.


C’est pourquoi le domaine de la paléoanthropologie a reçu un sérieux coup de pouce par l’explosion de la technique du séquençage génétique. En 2003, une lecture complète du génome humain a été publiée, un projet qui a pris 13 ans. Depuis lors, grâce à la technologie qui devient plus rapide et moins chère, il faut à peine un an pour traduire un génome complet. Nous avons maintenant mis en séquence des créatures, telles que les chimpanzés, les gorilles et les orangs-outans, ainsi que les Néandertaliens et les Denisovans, nos cousins éloignés qui ont quitté l’Afrique avant que l’Homo sapiens l’ait fait.

La comparaison de ces génomes révèle une mine d’informations. Si un gène qui est actif dans le cerveau est différent chez les humains et les chimpanzés, par exemple, cela pourrait pointer une mutation qui a contribué à nous rendre plus intelligents. En fait, la comparaison des génomes de l’homme et du chimpanzé révèle environ 15 millions de substitutions dans les ‘lettres’ (ou codons A, T, C et G par groupes de trois) qui composent le code génétique. Il y a aussi de grosses suppressions ou des duplications de l’ADN. Sur la base de ce que nous savons déjà sur l’ADN, la grande majorité de ces changements n’auraient pas affecté nos traits physiques. C’est soit parce que le changement est tellement minime qu’il ne saurait pas influer sur la fonction d’un gène, ou parce que la mutation est dans une région appelée l’ADN soi-disant poubelle. On estime que sur les 15 millions de différences, peut-être seulement 10 000 changements ont été apportés aux gènes qui modifient notre corps et sont donc soumis à la sélection naturelle.

C’est toujours une cible formidable, et cela sans compter les mutations des régions régulatrices de notre ADN, qui agissent comme un bouton on / off pour les gènes. Il n’est pas encore possible de calculer un chiffre pour ce type de mutation dans la lignée humaine, bien que l’on pense qu’ils aient joué un rôle crucial dans l’évolution.

Jusqu’à présent, plusieurs centaines de mutations qui nous ont touchées ont été identifiées. D’autres découvertes suivront, mais la documentation des modifications de l’ADN n’est pas qu’à demi-difficile par rapport au travail qui a déjà été accompli. « La détermination de leur effet exige une expérimentation immense et parfois la création d’animaux transgéniques », affirme Steven Hawks. « C’est une science difficile à entreprendre. Nous sommes à des stades très précoces ».

Même si nous avons déjà un aperçu de la plupart des points pivots de l’évolution humaine, y compris l’expansion rapide de nos cerveaux, l’émergence de la parole et l’origine possible de nos pouces opposables, lisez la suite pour découvrir les accidents évolutifs qui ont fait de vous la personne que vous êtes aujourd’hui.


Crédit image : John Knill/Mood Board/Rex Features (hands) and Rex Features (dice)

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Sébastien BAGES

Plus de trois années de travail passionné sur Civilisation 2.0 Actus, et fondateur de l'association Civilisation 2.0, je mets à contribution mon expertise de veille technique et scientifique, mon analyse de chef de projet, mon engouement pour la science et ses outils, et mon expérience dans le développement stratégique afin d'offrir à tous ce qui en résulte.

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