Et si l’un des fléaux qui touchent environ 180000 personnes en France était ‘soignable’ ? Le diabète de type 1 signerait-il enfin sa fin ?
C’est en tout cas une équipe de recherche de l’INSERM qui a montré que des cellules β pancréatiques pouvaient être régénérées à plusieurs reprises, et que le diabète induit chimiquement chez la souris avait donc la possibilité d’être ‘traité’ à plusieurs reprises. Le défi des chercheurs est maintenant de montrer que ces procédures peuvent être appliquées à l’homme.
Leurs travaux ont été publiés dans la revue en ligne Developmental Cell, le 27 Juin 2013.
Les Diabète de type 1, caractérisé par la perte sélective de cellules du pancréas productrices d’insuline – les cellules β – est une condition qui affecte plus de 30 millions de personnes à travers le monde. Malgré les traitements actuels, chez les patients diabétiques de type 1 ont une espérance de vie qui est réduite de cinq à huit ans. C’est dans ce contexte que l’équipe d’Avenir « Diabetes Genetics » ont travaillé pour développer de nouvelles approches visant à régénérer ces cellules.
En 2009, des chercheurs de l’Institut de Biologie Valrose de l’Inserm à l’Université Nice Sophia Antipolis ont réussi à convertir des cellules α productrices de glucagon en cellules β chez de jeunes souris. Actuellement, grâce à l’utilisation de souris transgéniques, ils ont pu exposer les mécanismes qui conduisent à ce changement d’identité de la cellule.

A gauche : pancréas de souris contrôle (non diabétique). A droite : pancréas de souris transgéniques démontrant une régénération massive des cellules β produisant de l’insuline (en rose) après induction chimique d’un diabète. – © Patrick Collombat / Inserm
Ce sont les cellules-mêmes des canaux pancréatiques qui peuvent être mobilisées et littéralement transformés en α, puis en des cellules β, un processus qui fonctionne à n’importe quel âge. La transformation est obtenue par l’activation forcée du gène Pax 4 dans les cellules α du pancréas. La cascade d’événements qui en résulte provoque la fabrication de toutes nouvelles cellules β, grâce à une reprise du développement des gènes.
Tout au long de ce processus, les cellules α sont régénérées et adoptent progressivement le profil des cellules β. Cela signifie que le pancréas est une source pratiquement inépuisable de cellules capables de remplacer les cellules β.
En créant artificiellement un diabète de type I chez la souris, « nous avons également démontré que toutes les cellules β pancréatiques peuvent être régénérées au moins trois fois par ce mécanisme. Le diabète, ainsi induit chez la souris, peut être littéralement ‘soigné’ de multiples fois grâce au nouveau stock de cellules β productrices d’insuline fonctionnelles », a expliqué Patrick Collombat, directeur de recherche de l’INSERM et principal auteur de l’étude.
Ces résultats prometteurs obtenus chez la souris suggèrent que le pancréas contient des cellules capables de régénérer plusieurs fois ces cellules β perdus dans les diabétiques de type 1.
« Nous travaillons désormais sur la possibilité d’induire cette régénération à l’aide de molécules pharmacologiques. À partir de ces nouvelles données, nous allons nous attacher dans les années à venir, à déterminer si ces processus peuvent aussi être appliqués chez l’homme, un véritable défi pour proposer de meilleurs traitements du diabète de type 1 », a-t-il conclut.
Plus d’informations ci-dessous (en français) :
Citations de EurekAlert, via Inserm
Crédits médias : © Patrick Collombat / Inserm
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