Un déplacement fabuleux dans une capsule métallique flottant sur l’air proche de la vitesse du son… Possible ou fantaisiste ? C’est tout du moins l’idée derrière Hyperloop, un système de transport futuriste déjà très populaire proposé, proposé par le fondateur de SpaceX, Elon Musk.
L’Hyperloop, finalement dévoilé le 12 août après des mois (années ?) de métrages et de rumeurs, propulserait ses utilisateurs assez rapidement pour effectuer les 610 kilomètres de San Francisco à Los Angeles en seulement 30 minutes. Les passagers et le fret s’installeraient dans une nacelle (pod) ou une capsule placée dans un tube basse pression et envoyée à environ 1200 kilomètres à l’heure.
L’Hyperloop sera le « cinquième principal moyen transport », si l’on en croit le rapport de 57 pages émit par Musk, après ses idées sur des avions, les trains, bateaux et voitures.
L’idée de base est de concevoir un véhicule se déplaçant sur un système mi-monorail, mi-pneumatique déjà utilisé pour transporter des courriers ou des colis à grande vitesse à l’intérieur de bâtiments.
Musc envisage un « pod » muni de patins métallique, enfermé dans un tube où l’air est à une pression (très) réduite. Un moteur à induction linéaire similaire à ceux utilisés sur quelques montagnes russes modernes accélérerait le pod à la vitesse désirée.
D’autres moteurs à induction donneraient les coups de boost occasionnel nécessaire au pod, maintenant une vitesse de croisière constante pour la plupart du voyage. « Ce serait un peu comme être dans un avion », a expliqué Musk. Les passagers embarqueraient et débarqueraient via des sas dans les stations.
Sur coussin d’air
L’air dans le tube demeurerait à un millième de la pression atmosphérique, soit environ un sixième de la pression de la fine atmosphère de Mars. Même à cette faible pression, une accumulation de l’air à l’avant de la nacelle permettrait d’augmenter la traînée, de sorte qu’un ventilateur avant aspire l’air, le mettrait sous pression et l’enverrait dans l’habitacle et à l’extérieur des petits trous dans le patin. Cela permet également au pod de glisser dans le tube sur un coussin d’air.
Musk a publié les plans comme un projet open-source. Il a déclaré la semaine précédent la diffusion qu’il n’avait pas de temps à consacrer au projet à l’heure actuelle. Toutefois dans une conférence téléphonique il a dit qu’il allait rester tout de même autour de l’idée à travers l’une de ses existantes ou futures entreprises qui pourraient s’en charger. « Je suis tenté de faire un prototype de démonstration », a-t-il dit. Musk estime qu’il faudrait un ou deux ans de travail acharné pour construire le prototype, et encore quatre à cinq ans pour déployer une version à grande échelle entre San Francisco et Los Angeles.
Ce qui est encore plus ambitieux que l’échéancier proposé est son estimation du coût. Il projette que l’Hyperloop coûterait « uniquement » 7,5 milliards de dollars, environ un dixième du coût du corridor ferroviaire à grande vitesse actuellement prévu entre les deux villes.
Il estime aussi qu’un billet aller pour un voyage d’Hyperloop pourrait afficher un tarif aussi peu élevé 20$, soit environ la moitié de ce que le service ferroviaire à grande vitesse est susceptible de facturer. Ces coûts modestes tiennent en partie sur son affirmation selon laquelle l’Hyperloop pourrait générer plus de puissance que ce qu’il a besoin de déployer, notamment grâce à l’utilisation de panneaux solaires – similaires à ceux utilisés dans les stations de recharge pour les voitures électriques faites par Tesla Motors Musk. Ces panneaux recouvrerait tout le dessus du tube.
Antisismique ?
La plupart des ingénieurs en transport et physiciens contactés par notre partenaire New Scientist ont refusé de commenter la conception sans regarder de plus près les spécifications.
Mais certains bénéficient déjà d’une large vision sur l’opportunité que l’Hyperloop serait en mesure de gérer, dont les tremblements de terre qui secouent périodiquement Californie.
Musk affirme que l’Hyperloop peut facilement et à moindre coût être parasismique. D’autres s’accordent à dire que cela ne sera pas difficile, mais ils sont toutefois dubitatifs quant au coût annoncé. « Donner la bonne quantité d’argent et nous pouvons concevoir n’importe quoi qui résisterait aux tremblements de terre », a affirmé Scott Brandenberg, un expert en génie parasismique à l’UCLA. « Mais la question est de savoir combien ça coûte ? ».
Alors globalement, nous en retirons les avertissements sur les tarifs. Quant à la possibilité du projet Hyperloop, tout porte à croire que non seulement il est réalisable, porte un grand espoir pour le futur des transports, mais aussi que les ressources sont disponibles et que la technique nécessaire pour le construire est existante.
Extrait France Télévision :
Citations de New Scientist
Crédits médias : © Hyperloop/Musk
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