Les consommateurs recherchent souvent une cause à des conséquences afin de donner un sens à des événements qui se déroulent dans leur vie ou dans le monde. D’après une nouvelle étude publiée dans le Journal of Consumer Research, cette stratégie conduit à des conclusions erronées.
« Pourquoi mon mobile s’arrête-t-il de fonctionner ? Pourquoi ai-je obtenu cet emploi ? Pourquoi le marché boursier dégringole aujourd’hui ? Les gens ont souvent besoin de décider qu’elle a été la cause, sur un large panel de causes candidates, responsable d’un événement », écrivent les auteurs Robyn A. Leboeuf (Université de Floride) et Michael I. Norton (Université d’Harvard). « Cette recherche montre que les gens choisissent arbitrairement, sans rapport avec les conséquences en aval d’un événement, en déformant par leurs opinions sur ce qui a réellement provoqué l’événement en premier lieu. »
Les deux scientifiques ont mené une série d’expériences dans lesquelles ils ont présenté aux participants un événement et une conséquence. Certains participants ont appris que l’événement a eu une conséquence importante, et d’autres ont appris que le même événement a eu peu de conséquence.
Par exemple, les participants dans une expérience ont lu une histoire sur un étudiant dont l’ordinateur avait planté, lui faisant perdre une dissertation. Dans ce scénario, le professeur n’a pas accordé à l’étudiant de rallonge de temps. L’étudiant a échoué à son devoir, n’a pas eu de diplôme, et a perdu une offre d’emploi. D’autres participants ont lu que le professeur a accordé une prolongation, ce qui a permis à l’étudiant d’accéder au troisième cycle scolaire et obtenir un emploi.
Lorsqu’il est venu de décider si la panne informatique avait une causalité de « grande importance » (un virus très répandu) ou une causalité de « faible importance » (un ventilateur de refroidissement défectueux), les participants qui ont lu le sujet de l’étudiant perdant son emploi étaient plus susceptibles de choisir la «cause grave». Et ils avaient une attitude plus négative envers le logiciel anti-virus de l’étudiant. « Ces effets ont surgi même si l’incident lui-même était identique dans les deux cas et que les conséquences ont été peu informatives sur les causes », soulignent les auteurs. Ces derniers ont trouvé des résultats similaires lorsque les sujets se rapportaient à des conséquences dans le domaine de la santé publique et en géopolitique.
« La vie en général, et la prise de décision en particulier, est souvent entachée d’incertitude; la correspondance des causes et conséquences peut être juste un petit chemin dans lequel les gens gèrent leur monde et, plus largement, les incertitudes dans lesquelles ils naviguent, » concluent les auteurs.
Robyn A. LeBoeuf et Michael I. Norton. « Consequence-Cause Matching: Looking to the Consequences of Events to Infer Their Causes ». Journal of Consumer Research: Juin 2012 (publication en ligne le 20 Septembre 2011).
Via l’article original de Physorg.
Laisser une réponse