Le changement climatique pourrait éventuellement causer des millions de morts et toutes sortes de catastrophes naturelles. Mais ne dites pas cela à un climato-sceptique si vous voulez qu’il fasse quoi que ce soit.
Au lieu de cela, il faut savoir se concentrer sur la façon dont les efforts d’atténuation peuvent aider les gens à devenir plus chaleureux et attentionnés envers les autres ou comment ils peuvent promouvoir le développement économique et technologique. C’est le conseil que les psychologues donnent après la confirmation de cette stratégie dans une expérience.
« J’ai eu cette idée lors d’une médiation. Quand les gens ont des différends, il n’y a pas à convaincre l’un ou l’autre qu’il a tort », a dit le responsable de l’étude, Paul Bain, psychologue à l’Université de Queensland à Brisbane, en Australie.
Bain et collègues ont d’abord pris 155 climato-sceptiques et leurs ont demandés comment leur pays – l’Australie – serait différent en 2050 si des mesures étaient prises dès maintenant pour atténuer les changements climatiques, et dans quelle mesure ils seraient prêts à s’engager dans une activité pro-environnementale.
Ces sceptiques, qui pensaient que l’action sur le changement climatique rendrait les gens plus chaleureux et attentionné, ou servirait à promouvoir le développement technologique ou politique, étaient plus susceptibles d’avoir des intentions pro-environnementales, comme le vote pour des candidats verts ou en signant des pétitions soutenant des actions.
Un participant a écrit que « si nous exécutions des mesures, cela montrerait que nous prendrions soin de l’environnement, et donc, nous nous occuperions de la race humaine ».
Bain a alors continué à tester les sceptiques à propos des ‘co-bénéfices’ du changement climatique qui affecteraient leurs intentions plus que de leur dépeindre les méfaits de l’inaction.
Il a découvert que oui. Les participants, auxquels il a été raconté que les effets de l’action climatique sur les échanges interpersonnels ou le développement social, allaient probablement plus rapporter d’intentions pro-environnementales, comparé aux personnes exposées aux discussions sur les risques pour la santé – s’il n’y avait pas d’action climatique.
Des recherches antérieures ont montré que les preuves scientifiques étaient peu efficientes pour convaincre les sceptiques de la réalité du changement climatique, et que les arguments portant sur les conséquences négatives ont moins de succès que des justifications positives encadrées.
« Les auteurs ont généralement pris le relais de chercheurs précédents et se sont exécutés brillamment », a expliqué Dan Kahan, un psychologue à la Yale Law School.
Robert Gifford, un psychologue à l’Université de Victoria en Colombie-Britannique au Canada, qui a fait œuvre de pionnier dans la psychologie sur le changement climatique, indique que « l’étude suggère des arguments qui pourraient les aider avec les campagnes sur le climat. Mais il sera important de voir si les intentions démontrées dans l’étude peuvent être traduites en action ».
Référence de la publication : Nature Climate Change, DOI: 10.1038/nclimate1532
Citations de NewScientist
Crédit image : Garry Wade/Getty Images
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