Donc vous désireriez vivre dans un pays qui est guidé par une philosophie de « civilisation écologique », géré par des gens avec une vision de mettre véritablement en œuvre des politiques pour le bénéfice de leurs enfants, même si le coût est très élevé à court terme ? Allez en Chine !
Vous n’êtes pas convaincus ? Il y a deux semaines, les actualités ont fait mention en grande pompe que la Chine envisage de limiter ses émissions de gaz à effet de serre afin qu’ils culminent en 2025, puis qu’ils chutent drastiquement de façon orchestrée.
C’était le point de vue d’un homme, exprimé lors d’une conférence à Pékin, qui ne semblait pas vraiment transpirer l’officialité. Mais He Jiankun est président du Comité consultatif de la Chine sur le changement climatique, et ses paroles sont alignées avec les actions que met en place la Chine et les décisions qu’elle est en train de prendre pour s’attaquer au réchauffement planétaire.
« La Chine fait déjà beaucoup », s’est exclamé Fergus Green de la prestigieuse London School of Economics. « Ils font probablement plus de progrès que n’importe quel pays étant donné qu’ils commencent à partir d’une position qui est beaucoup plus difficile ».
« Les choses changent très très rapidement », a souligné Changhua Wu du Groupe de réflexion sur le Climat basé à Beijing (Pékin).
Concrètement, la Chine demeure le plus gros émetteur de dioxyde de carbone. Des villes comme Pékin sont en proie au smog – ce fameux « brouillard » de pollution stagnant sur les villes -, et font des efforts pour les nettoyer en déplaçant simplement la pollution ailleurs. Mais il y a une pression formidable pour changer tout ça.
La pénurie et la sensibilisation dues à l’eau dont la Chine va souffrir à travers le réchauffement climatique sont des facteurs, mais il y a surtout le très important nombre de problèmes de santé qui occupent une grande partie de l’esprit des populations. L’air dans de nombreuses villes est dangereux de respirer, l’eau est toxique et il y a souvent des crises sanitaires alimentaires. « Les gens en ont marre », a conclut simplement Wu.
Le Premier ministre Li Keqiang a déclaré une « guerre contre la pollution ». Son leadership a élaboré un cadre philosophique appelé civilisation écologique. Il vise à « ramener tout à la relation entre l’homme et la nature », s’est félicité Wu, et cela entraîne des changements majeurs.
Propulsée par l’idée que les ressources utilisées doivent être payées, la Chine a lancé des programmes d’échanges de carbone dans six zones (Économie verte au Sommet de la Terre, la Chine seule). Que cela veut-il dire ? En fait, les entreprises doivent payer pour polluer et respecter un plafond sur les émissions globales. Un septième programme devrait commencer dans les prochaines semaines. L’ensemble formera le deuxième plus grand système d’échange de carbone de la planète – après l’Europe. Un programme national devrait commencer cette décennie (pour une mise en place à l’échelle de la Chine, cela tiendrait presque de l’utopie si ce n’était pas une direction gouvernementale).
La Chine s’est fixé des objectifs pour faire plus de richesse en utilisant moins d’énergie et elle est sur la bonne voie pour les atteindre. Elle contribue à 1/5 de l’investissement mondial dans les énergies renouvelables, plus que toute autre nation. De plus, le pays s’est doté des plus grands parcs éoliens – déjà installés – que partout ailleurs, et en 2013 la Chine a doublé sa capacité en solaire.
Le smog se réduira en diminuant les « productions sales ». La construction de centrales électriques au charbon a atteint son maximum en 2007 (voir graphique), et les centrales plus petites sont en cours d’arrêt.
Selon le groupe de réflexion Carbon Tracker basé à Londres, 10 provinces sur 30 ont réduit leur consommation de charbon, et la capacité éolienne croît deux fois plus vite que le charbon. « Les centrales au charbon que la Chine est en train de construire sont quelques-uns des plus high-tech et efficaces existants », a signalé le groupe de Luc Sussams. Il existe aussi des fonctionnements en place exigeant que chaque personne polluant l’eau finance pour tous les effets et conséquences.
Les écologistes aimeraient ce type de positionnement politique depuis des années. Mais alors que les pays occidentaux continuent d’en débattre, la Chine teste et déploie tous ces concepts.
Citations de New Scientist
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