Dans une lettre publiée dans le dernier numéro de Nature, les chercheurs du centre de recherche CSIRO ont progressé dans le débat sur le rôle de la nouvelle plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES).
La correspondance – écrite par le Dr David Westcott, le Dr Frederieke Kroon et le Dr Andy Sheppard – est une réponse à un précédent commentaire dans la revue Nature (« Conservation policy: Listen to the voices of experience » ou Politique de conservation : Écoutez les voix de l’expérience) d’un groupe dirigé par l’auteur principal, Esther Turnhout, de l’Université Wageningen aux Pays-Bas.
Ce groupe a proposé des « règles d’engagement » pour l’IPBES et a demandé que des leçons soient tirées du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC). Ils ont fait valoir que, pour éviter des controverses similaires à celles qui ont frappé le GIEC, l’IPBES devrait accorder une importance égale aux « valeurs monétaires, esthétiques et sacrées » dans « les discussions politiques de ce que la biodiversité et les écosystèmes offrent à l’Homme ».
Cette réflexion a incité les scientifiques du CSIRO à envoyer leur communiqué : « Policy: Biodiversity needs a scientific approach » (Politique : La biodiversité a besoin d’une approche scientifique). Ils ont commencé par reconnaître que « l’IPBES devrait prendre en compte les citoyens et des valeurs non-monétaires pour améliorer l’interface science-politique pour la protection de la biodiversité », comme l’a déjà reconnu l’IPBES dans la création de la fonction « Generation of Knowledge » (production de connaissances).
Toutefois, ils ont également souligné que « la connaissance utilisée pour éclairer les politiques doit être produite par le biais d’un processus objectif si nous voulons résister à examen minutieux, ce qui exige une approche fondée sur la science ».
Ils ont ajouté que la science « fournit un langage commun pour comprendre les conséquences … des actions découlant des valeurs des différentes parties prenantes », et que c’est à la société de définir les valeurs qui sont les plus importantes.
Selon les scientifiques de CSIRO, une telle approche objective est essentielle pour assurer la crédibilité des données sur la biodiversité, les processus d’évaluation et la plate-forme IPBES elle-même. Donc, plutôt que d’identifier des stratégies pour éviter les controverses que le GIEC a rencontré, les scientifiques du CSIRO plaident en faveur des « mécanismes pour des négociations fructueuses de ces controverses afin de soutenir la transformation ».
L’IPBES a été créée en avril 2012 avec 93 États membres. Les partenaires membres des Nations Unies incluent le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), l’Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture (UNESCO) et l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO).
La première réunion plénière de l’IPBES se tiendra en Allemagne, janvier 2013. L’objet de la réunion sera : « viser à s’entendre sur les règles restantes de procédures pour les réunions de la plate-forme, envisager d’autres règles de procédure de la plate-forme, les élections … Les membres du Groupe d’Experts, et de s’entendre sur les prochaines étapes par lesquelles les travaux du programme IPBES pourront devenir opérationnel ».
Citations de CSIRO
Crédit image À-la-Une : Le papillon Anthela ocellata est l’une des millions d’espèces existant sur la planète. Le but de l’IPBES est de travailler avec les communautés scientifiques et politiques pour rassembler et analyser les informations sur la biodiversité afin de permettre une élaboration plus efficace des politiques, jouant un rôle similaire à celui du GIEC dans le domaine du changement climatique. – © ScienceImage
« l’IPBES devrait accorder une importance égale aux « valeurs monétaires, esthétiques et sacrées » dans « les discussions politiques de ce que la biodiversité et les écosystèmes offrent à l’Homme » : Importance égale, biodiversité, valeurs monétaires…. A mon oreille, ces 3 mots employés dans la même phrase sonnent telle une alarme. Cela peut vite déraper ou en tout cas être entendu dans nos valeurs cognitives comme un étiquetage commercial de la biodiversité. Plus loin il est écrit que la valeur non monétaire se situe dans le rapport science-politique. Cet état de fait ne peut que renforcer ma pensée première.
Pour le reste c’est du Fresco dans le texte donc autant se positionner directement à la source et bosser avec le TVP.