« Je n’ai pas trois mains » est une expression très connue, que l’on exploite lorsque l’on est très occupé, mais pourrait être mise à rude épreuve. En effet, si vous avez envie d’une paire de mains supplémentaires, pourquoi ne pas essayer ces petites merveilles ? Une paire de bras intelligents qui rendrait presque n’importe quel travail beaucoup plus aisé.
Des bras semi-autonomes s’étendant vers l’avant du corps à partir des hanches et sont attachés par un harnais semblable à un sac à dos qui contient le circuit de commande. Le prototype est l’œuvre de Federico Parietti et Harry Asada, du Massachusetts Institute of Technology, qui suggère que l’une des premières utilisations pourrait être d’aider les travailleurs en usine, ou ceux qui ont des tâches de bricolage difficiles à effectuer. On se rappellera de l’outil ‘troisième main‘ utilisé en soudure.
« C’est la première fois que je vois des bras robotisés visant à accroître les capacités humaines. C’est audacieux et hors de proportion avec tout ce que j’ai jamais vu pour attacher deux bras à un être humain », a affirmé Dave Barrett, un roboticien et ingénieur en mécanique, à Olin College à Needham, au Massachusetts.
Alors, comment sont contrôlés les bras ? Parietti et Asada ont conçu des membres qui apprennent et – ils l’espèrent – anticipent ce que leur porteur désire faire. L’idée est que les algorithmes en charge des membres doivent d’abord être formés pour effectuer des tâches spécifiques.
Pour démontrer ce que peut faire le prototype, une caméra a observé un binôme de travailleurs qui s’entraident à des exercices aléatoires sur une plaque en métal. L’appareil a mesuré la distance entre les outils et la surface de travail, tandis que les informations provenant des capteurs sur le corps des travailleurs ont suivi leurs mouvements. Tout ceci enseigne aux bras comment et où saisir et appliquer des forces, permettant par la suite pour un travailleur isolé d’être aidé, à la fois, pour tenir la perceuse et fixer une plaque.
Si vous pensez que l’idée de la libre-itinérance de bras robotiques détenant des outils électriques semble alarmante, vous n’êtes pas seul(e) dans ce cas. « Si un bras robotisé peut faire un travail utile, il peut aussi vous faire très mal », a dit Barrett. « Traditionnellement, les gens restent loin des bras robotisés parce que les bras sont dangereux. La pensée d’une personne à être encerclé de bras robotiques est terrifiante » a-t-il dit.
Parietti et Asada ont tenté de répondre à certaines de ces craintes concernant la sécurité en renforçant les bras d’un matériau plus souple. Les éléments souples de ces outils, appelés actionneurs élastiques de série (SEA) – inventés dans les années 1990 par Gill et Matt Pratt Williamson du MIT. Cela signifie qu’il y aurait moins de dommages en cas de perte de contrôle des bras.
Dennis Hong, de Virginia Tech à Blacksburg, a expliqué que les roboticiens ont passé les 30 dernières années à tenter de faire des robots plus élastiques et plus souples, afin qu’ils puissent travailler en toute sécurité aux côtés des humains. Il a aussi signalé qu’il n’a jamais vu de bras robotisés conçus pour être portés sur le corps.
Les membres ont été décrits lors du Dynamic Systems and Control Conference (Conférence du Contrôle et de la Dynamique des Systèmes) en Floride, la semaine dernière. Financés par Boeing, leur première utilisation pourrait être d’aider des travailleurs à construire des avions. L’objectif plus large, ont exprimé les chercheurs, est que ces membres et leurs utilisateurs travaillent en harmonie afin que « les êtres humains puissent les percevoir comme faisant partie de leur propre corps ».
Citations de New Scientist
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