À la frontière de la bio-éthique… mais laquelle ?

À la frontière de la bio-éthique… mais laquelle ?

À la frontière de la bio-éthique… mais laquelle ? 1024 534 Sébastien BAGES

Il y a quelque chose d’indéniablement monstrueux à penser à ​​un animal qui est en partie humain. Et plus il y a rapprochement, plus cela devient effrayant. C’est pourquoi, dans les dernières actualités scientifiques où une équipe japonaise s’est déclarée être en bonne voie pour créer des porcs avec des organes humains, des railleries ont décrit cela comme quelque chose qui « assurera du travail de toute une génération de spécialistes de la bioéthique ».


Bon d’accord, c’est probablement exagéré. En effet, les bioéthiciens ont déjà examiné en profondeur le problème des chimères humain-animal. Malgré cela, une nouvelle recherche suggère qu’ils auront besoin d’être rappelé à l’action très bientôt.

Deux ans auparavant, l’Académie britannique des sciences médicales (UK Academy of Medical Sciences) publiait un rapport impressionnant sur le thème ‘animaux contenant du matériel humain’. Elle a conclu que la plupart des recherches sur des chimères sont autorisées par les lois en vigueur au Royaume-Uni. Mais elle a aussi identifié quelques expériences qui ne devraient pas (encore) être faites en raison de fortes objections éthiques.

Mais qu’elles sont ces objections ? La première consiste à élever un animal qui a du sperme ou des œufs humains. Une autre consiste à créer un primate non-humain avec un cerveau humanisé.

 

Une limite éthique franchie par le Japon ?

C’est pour le Japon qu’il a été décidé de voir comment réglementer les nouvelles recherches, mais il reste important de se demander jusqu’à quel point nous pouvons aller avant d’être marqué d’une croix rouge comme argué par l’Académie. La réponse est « partout ». L’équipe japonaise a déclaré que leur technique rejetait la possibilité de créer un cochon avec des gonades [cellules sexuelles] ou un cerveau humain, mais cela reste une déclaration non testée. Si leur technique échoue, la frontière sera franchie.

Ils ont également parlé de mettre au point un interrupteur biologique si les chimères porc-humaines ne fonctionnaient pas. Ce serait clairement outrepasser le ligne rouge.


 

Mais, au fait, pourquoi ?

Le but ultime de la recherche japonaise évoquée ici est de fournir des organes humains destinés à la transplantation dont un nombre incommensurable de personnes ont désespérément besoin. Cela conduit à la conclusion surprenante que cet objectif ne peut être atteint que si graves obstacles éthiques et techniques sont surmontés. Et nous nous en approchons rapidement.

Il y a aussi d’autres questions qui se profilent comme le bien-être animal. Pour satisfaire à la demande d’organes, il serait exigé le sacrifice d’environ un million de porcs par an.

 

En conclusion

Toutes les préoccupations éthiques doivent être pesées sur les avantages potentiels pour la santé humaine et la Vie. Une génération entière de bioéthiciens pourrait ne pas être nécessaire, mais il y a encore beaucoup de chemin à parcourir.


Citations de New Scientist
Crédit image À-la-Une : Source inconnue © M. X

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About the author

Sébastien BAGES

Plus de trois années de travail passionné sur Civilisation 2.0 Actus, et fondateur de l'association Civilisation 2.0, je mets à contribution mon expertise de veille technique et scientifique, mon analyse de chef de projet, mon engouement pour la science et ses outils, et mon expérience dans le développement stratégique afin d'offrir à tous ce qui en résulte.

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