800 KM pour une voiture électrique en cours de développement au Danemark ?

800 KM pour une voiture électrique en cours de développement au Danemark ?

800 KM pour une voiture électrique en cours de développement au Danemark ? 370 246 Sébastien BAGES

Le constructeur d’automobiles électriques Danois ECOmove élabore une voiture pouvant parcourir 800 kilomètres, basée sur le modèle QBEAK, un véhicule qui peut déjà afficher une distance de charge impressionnante de 290 km.


Le fabricant danois de voiture électrique, ECOmove, a une solution contre leur angoissante QBEAK. Le Modular Energy Carrier concept ou MECC (Concept de Transport à Énergie Modulaire) est un projet partagé entre ECOmove, Insero E-Mobility et Serenergy, dans l’objectif de développer un véhicule qu’ils appelleraient voiture électrique, tenant la route durant 800 kilomètres (500 miles).

Le QBEAK est une petite voiture électrique sympa, développée au Danemark par ECOmove. Comme toute voiture électrique, elle dispose d’un système modulaire de batteries permettant l’accueil d’un à six modules d’alimentation. Avec six modules, la QBEAK sillonne 300 kilomètres, a une vitesse de pointe de 120 km/h lorsque équipée de deux moteurs 70kw. Chacun des modules peut fournir 4,7 kilowatts-heures d’électricité, donnant à la voiture une capacité maximum d’énergie d’environ 27 kilowatts-heures. La QBEAK peut contenir jusqu’à six personnes, et dispose d’un intérieur flexible qui est ré-agençable pour une variété d’utilisations. Sa fabrication est écologique puisque ses matériaux sont issus du recyclage. La QBEAK devrait entrer en production à la fin 2012, et la société conseille de prendre des réservations dès maintenant.

La distance de 300 km est impressionnante, en particulier avec seulement 27 kilowatts-heures de stockage d’énergie. Parce que la QBEAK est conçue comme une citadine, les bornes disponibles sont, logiquement parlant, plus que suffisantes, même pour les plus tentaculaires des zones urbaines. À l’international, l’Europe n’est pas pour son étalement, on se demande pourquoi l’objectif du projet MECC est de modifier la QBEAK pour quelques 500 km de plus. Mais ce qui est le plus intéressant, c’est la méthode pour transformer une petite citadine électrique en une grande routière.

Une partie de la réponse pourrait être la manière dont le QBEAK est capable de délivrer 300 km avec 27 kilowatts-heures, alors que la norme pour les véhicules électriques est d’offrir un peu moins de 160 km par 24 kilowatts-heures d’énergie. L’astuce consiste à utiliser des composants légers, mais solide. Le châssis composite est constitué de deux feuilles d’aluminium séparées par une couche de ARPRO : un matériau léger déjà utilisé dans certaines applications automobiles. La combinaison n’est pas seulement légère, nécessitant moins d’énergie pour déplacer la voiture, mais offre une bonne isolation pour réduire l’énergie requise pour le chauffage et le refroidissement, et réduire le bruit et les vibrations. Le matériau est également très résistant et la société s’attend à se voir attribuer une note de cinq étoiles en crash-test.


Ce qui améliore la performance est une pile à combustible bio-méthanol utilisée comme un prolongateur d’autonomie. Serenergy, partenaire au projet MECC, a développé une pile à combustible refroidie par air avec une flexibilité élevée de carburant et la fiabilité du fonctionnement des piles à combustible dans des conditions extrêmes de température. En alimentant la pile à combustible bio-méthanol, la voiture évite l’utilisation de combustibles fossiles, tout en s’appuyant sur un carburant à forte densité énergétique biologique.

Les combustibles organiques sont plus denses en énergie que les batteries, ce qui permet à plus d’énergie d’être transporté à bord, que ne pourrait le réaliser des batteries seules. Le problème avec les combustibles organiques dérivés du pétrole fossile (essence ou diesel par exemple), c’est que lorsqu’ils sont brûlés, ils augmentent la quantité de carbone dans l’écosphère. Cependant, les biocarburants – comme le bio-méthanol – réutilisent seulement le carbone qui est déjà dans l’écosphère, et n’augmentent pas les niveaux de CO2.

La question est de savoir si la QBEAK avec une pile à combustible est encore une voiture électrique. Techniquement, cela serait une voiture à pile à combustible (FCEV). En supposant que la batterie peut encore être rechargée directement à partir du réseau électrique, on pourrait aussi l’appeler une hybride. En effet, ECOmove reconnaît ce point important à travers son communiqué de presse (http://en.ecomove.dk/article/87480-a-competitive-range-extended-ev-is-on-its-way), se situant entre véhicules électriques hybrides et véhicules électriques à pile à combustible.

Les objectifs du projet MECC :

  • une tenue d’au moins 800 kilomètres (500 miles),
  • ravitaillement de 3 minutes ;
  • la possibilité d’utiliser l’infrastructure énergétique existante de distribution ;
  • capter la chaleur perdue de la pile à combustibles pour le chauffage / refroidissement intérieur;
  • la durée de vie batterie en raison de l’état plus stable de la charge.

 
Ces objectifs sont compatibles avec des scénarios type « road trip » (voyage sur route), où les personnes conduisent pendant 480 km, s’arrête pour manger et se dégourdir les jambes, faire le plein de la voiture, et repartent pour 480 autres. D’autre part, pour la plupart des gens, le « road trip » n’est pas leur habitude de conduite de tous les jours. Au lieu de cela, la grande majorité fait 80 km ou moins par jour, ce qui signifie que la QBEAK électrique est plus que suffisante.

La QBEAK est déjà une voiture intéressante, bien adapté pour l’agglo, en utilisation citadine. L’ajout d’une pile à combustible bio-méthanol devrait étendre considérablement le voyage.


Citations de Torque News Auto, un magazine Torque News
Crédit image : Torque News & ECOmove

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Sébastien BAGES

Plus de trois années de travail passionné sur Civilisation 2.0 Actus, et fondateur de l'association Civilisation 2.0, je mets à contribution mon expertise de veille technique et scientifique, mon analyse de chef de projet, mon engouement pour la science et ses outils, et mon expérience dans le développement stratégique afin d'offrir à tous ce qui en résulte.

3 commentaires
  • Un seul problème : le bio méthanol n’est absolument pas bio, c’est une catastrophe pour le produire !

  • concombre masqué 23 juillet 2012 à 8h49

    « Le problème avec les combustibles organiques dérivés du pétrole fossile (essence ou diesel par exemple), c’est que lorsqu’ils sont brûlés, ils augmentent la quantité de carbone dans l’écosphère. Cependant, les biocarburants – comme le bio-méthanol – réutilisent seulement le carbone qui est déjà dans l’écosphère, et n’augmentent pas les niveaux de CO2. »

    Euh.. bah si… en fait
    …putains de chroniqueurs, journalistes…

  • Guillaume de questions-ebr.com 27 juillet 2012 à 22h45

    Bonjour.

    Et pendant ce temps-là, Renault va nous sortir la Zoé. Une voiture électrique qui roule jusqu’à 200 km avec une location de batterie à 80 euros par mois…
    🙂

    Cordialement.

    Guillaume

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