Des archéologues travaillant sur le site de La Corona au Guatemala ont découvert un texte maya datant 1300 ans qui fournit la deuxième référence connue de la soi-disant ‘date de fin’ du calendrier Maya – du 21 décembre 2012. La découverte, l’un des plus importants hiéroglyphe trouvé depuis des décennies, a été annoncé avant-hier au National Palace of Guatemala.
« Ce texte parle de l’histoire politique ancienne, plutôt que d’une prophétie », explique Marcello A. Canuto, directeur de l’Institut de Recherche Middle American de Tulane et co-directeur des fouilles de La Corona.
Depuis 2008, Canuto et Tomás Barrientos, de l’Universidad del Valle de Guatemala, ont dirigé les fouilles à La Corona, un site déjà ravagé par les pillards.
« L’année dernière, nous avons réalisé que les pillards d’un bâtiment particulier avaient jeté quelques pierres sculptées, car elles étaient trop érodées pour les vendre sur le marché noir des antiquités », a déclaré Barrientos, « si nous savions qu’ils avaient découvert quelque chose d’important, nous avons également pensé qu’ils pourraient avoir manqué quelque chose ».
« Ce que Canuto et Barrientos ont trouvé fut un texte le plus long jamais découvert au Guatemala. Gravé sur des marches d’escalier, il enregistre 200 ans d’histoire de La Corona », affirme David Stuart, directeur du Centre de la Méso-Amérique à l’Université du Texas à Austin, qui faisait partie d’une expédition en 1997, première à explorer le site.
Durant le déchiffrage en mai, Stuart a reconnu la référence 2012 sur un bloc d’escalier portant 56 hiéroglyphes finement sculptés. Ils commémorent la visite royale à La Corona en l’an 696 par le souverain le plus puissant de l’époque Maya, Yuknoom Yich’aak K’ahk’ of Calakmul, quelques mois seulement après sa défaite en 695. Pensant qu’il avait été tué dans cette bataille, cette règle marque que la visite auprès des alliés a apaisé leurs craintes après la grande défaite.
« Ce fut un moment de grande agitation politique dans la région Maya et ce roi s’est senti obligé de faire allusion à un plus grand cycle de temps, qui arrive à échéance en 2012 », dit Stuart.
Ainsi, plutôt qu’une prophétie, la référence 2012 affiche le règne troublé de ce roi et ses réalisations dans un cadre plus large cosmologique.
« En temps de crise, les anciens Mayas ont utilisé leur calendrier pour favoriser la continuité et la stabilité plutôt que de prédire l’apocalypse », explique Canuto.
Nous vérifions donc ici, de nouveau, que la date 2012 prêtée à l’apocalypse n’est qu’une mauvaise traduction des écrits prônés par les conspirationnistes de tout poil. L’apothéose de la prise de conscience humaine (faut-il réellement une date pour cela ?), d’apocalypse, de dieu(x), de renouveau new-âge connecté à l’univers ou la visite d’ET sera plutôt remplacé par une bonne nuit de sommeil et la lecture de nouvelles actualités sur www.civilisation2.org le 22 décembre 2012.
Citations de EurekAlert
Si l’énergie et l’argent consacrés à la communication, les conférences, les pubs, les discutions de palier… sur la « fin du monde en 2012 » avaient servi de campagne à la « faim du monde en 2012 », on serait, enfin, en passe de penser que les esprits s’éveillent à un changement de paradigme. Mais… Peut être encore trop tôt.